19 juillet 2025

Turquie-Kurdistan — A propos de la dissolution du PKK

Suite à « l’appel pour la paix et une société démocratique » du dirigeant du peuple kurde Abdullah Öcalan, le 12ème congrès du PKK a été convoqué. Celui-ci a annoncé, après une guerre de guérilla professionnelle de 41 ans, l’abandon de la méthode de lutte armée, ainsi que la fin de ses 47 ans d’existence organisationnelle. La décision du PKK de se dissoudre, de mettre fin à la lutte armée et de déposer les armes n’est pas un événement ordinaire. Le PKK représente une réalité militaire, politique, idéologique et organisationnelle qui a laissé des traces profondes dans l’histoire de la Turquie, de l’ensemble du Kurdistan et de toute la région. Indépendamment des conséquences immédiates de ses décisions, ce congrès est un moment de rupture, un tournant dramatique d’importance historique. La convocation du 12e congrès du PKK et ses décisions sont désormais au cœur de l’agenda politique de la Turquie, du Kurdistan du Nord et de l’ensemble du Kurdistan.

ICOR : Solidarité avec les manifestations de masse en Turquie

L’État fasciste turc mène une politique de guerre contre le mouvement de libération kurde et ses revendications légitimes. Il met fin aux administrations municipales élues en nommant des administrateurs forcés et arrête en masse les forces socialistes, révolutionnaires et démocratiques. Ce faisant, il s’attaque à la fois au mouvement ouvrier et au mouvement des femmes, et démantèle systématiquement les quelques droits démocratiques qui existent dans le pays. En même temps, il mène des guerres d’occupation expansionnistes, dans lesquelles les peuples de la région sont déclarés cibles.

Alors que les manifestations de masse contre le gouvernement AKP-MHP se multiplient, le régime devient encore plus agressif. Ce conflit au sein de la bourgeoisie ne s’arrêtera pas là ; il s’étendra également à certaines factions de la classe dirigeante…

Kurdistan, le MLKP critique le point de vue de Öcalan du PKK

Depuis 26 ans, le leader du peuple kurde Abdullah Öcalan est maintenu en isolement spécial sur l’île d’Imralı. Il a lancé un « Appel à la paix et à une société démocratique », déclarant qu’il
assumait la responsabilité historique pour mettre fin à la lutte armée et dissoudre les forces armées, afin de créer les conditions permettant de reconnaître les droits et libertés
démocratiques fondamentaux des peuples kurde et turc. Il a appelé le PKK à convoquer un congrès extraordinaire pour décider de cette question. Selon cet appel, il a déclaré que de nouvelles étapes pratiques ne pourraient être franchies qu’au moyen de dispositions politiques et juridiques prises par l’État et que la Turquie ne pourrait résoudre sa crise persistante sans changements et transformations démocratiques.

Rojava: « notre 8 mars sera synonyme de victoires et de liberté ! »

Depuis le 8 décembre, la résistance héroïque des YPJ, du QSD et des combattants du bataillon Şehit Serkan se poursuit le long des lignes de Tishreen, Qereqozak et Deyr Hefir. Le régime d’Assad, vieux de 60 ans, a été livré aux gangs du HTS en dix jours grâce à l’intervention des États-Unis et de la Grande-Bretagne. Golani, autrefois chef des gangs d’Al-Qaïda, est désormais présenté au monde comme le nouveau chef du régime syrien. Alors que le HTS et les « Golanis » sont présentés comme des islamistes modérés, la population alaouite, en particulier dans les villes de Tartous et de Lattaquié, est attaquée sous les yeux du monde entier. Les femmes alaouites sont torturées sexuellement et assassinées. Au milieu de tout cela, l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie continue de défendre son territoire et sa résistance pour protéger la révolution des femmes du Rojava. L’État colonial turc, avec sa technologie avancée, n’a pas pu franchir le barrage de Tishreen depuis plus de 60 jours….

Approprions-nous les acquis de la révolution du Rojava !

La révolution du Rojava, dans laquelle des centaines de combattantes ont sacrifié leur vie pour les idéaux de libération nationale, de liberté et d’égalité des femmes, a créé une grande armée populaire. Celle-ci lutte contre le Daesh politico-islamiste, violeur et esclavagiste, contre les attaques d’invasion de l’État capitaliste fasciste, colonialiste turc et contre les bandes de collaborateurs organisées et dirigées par ce dernier. La révolution a construit l’armée des femmes et l’autodéfense des femmes. Le Rojava et le nord de la Syrie ont connu pendant des années des différents régimes fascistes, despotiques et patriarcaux, le dernier étant celui établi par le Daesh. Avec beaucoup de persévérance et de volonté, la révolution du Rojava a maintenu des assemblées de femmes, des institutions de femmes, une justice de femmes, un système de coprésidence dans tous les domaines et des structures administratives, même dans les régions où les traditions sociales patriarcales et réactionnaires sont les plus fortes….

Manifestation : Contre le fascisme, Pour la justice – le 11 janvier 2025 à Paris. Rejoins le bloc internationaliste !

Appel à rejoindre le bloc internationaliste dans la manifestation du 11 janvier 2025, à 10h à la Gare du Nord.
Appel à un cortège internationaliste pour la manifestation : Contre le fascisme, pour la justice : réponse internationaliste
Le 9 janvier 2013 et le 23 décembre 2022, deux attentats frappaient le coeur de Paris. A deux reprises, trois militant·e·s kurdes étaient brutalement assassiné·e·s. Le 9 janvier, c’est Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez qui sont victimes d’un triple féminicide commis par un agent infiltré du MIT (services secrets turcs). Presque dix ans plus tard, c’est Evîn Goyî, Mîr Perwer et Abdurrahman Kizil qui sont assassiné·e·s au Centre culturel kurde Ahmet Kaya.
Sakine Cansiz (Sara) était, notamment avec Abdullah Öcalan, l’une des sept fondatrices du PKK (le Parti des travailleuses et des travailleurs du Kurdistan, mouvement de libération national kurde). Après avoir subi la torture dans les geôles turques, elle a été à l’origine de l’armée des femmes (YJA-Star). Fidan Dogan (Rojbîn), responsable dans la diplomatie du CDK-F (Conseil démocratique kurde en France), était en contact régulier avec les organisations de la gauche française mais aussi les représentant·e·s de l’État. Leyla Şaylemez (Ronahî) était une jeune militante, organisée dans la branche de la jeunesse. Tout comme Sakine Cansiz, Evîn Goyî était une des pionnières de la révolution des femmes…