7 novembre 2024

Les présidences tournantes de l’Union européenne sponsorisées par des multinationales

A l’heure où Macron devient « président » de l’Union Européenne, interrogeons-nous sur cette nouvelle mascarade en nous appuyant sur quelques faits et pratiques de l’UE, que l’on peut trouver dans notre brochure de l’été 2019 intitulé « A propos de l’Union Européenne »

Les présidences tournantes de l’Union européenne sponsorisées par des multinationales

D’après le site multinationales.org  (nous en extrayons les parties les plus importantes et en gras nos commentaires)

Des réunions entre ministres européens avec des bouteilles de Coca-Cola bien en évidence. Des sites web officiels où les symboles de l’Union européenne se mélangent avec les logos de sponsors. Des diplomates baladés en BMW ou en Renault devant les caméras. Inconcevable, mais vrai : depuis quelques années, l’habitude s’est installée de faire sponsoriser la présidence tournante de l’Union européenne par des grandes entreprises….

Entre-temps, une étrange pratique s’est installée : les États membres qui assurent tout à tour, tous les six mois, le leadership de l’Union européenne ont pris l’habitude faire sponsoriser leur présidence par des grandes entreprises.

Selon nous ce ne sont ni des « mauvaises habitudes », ni des « étranges pratiques » elles sont dans la nature de l’Europe Unie. Les média, bien souvent veulent nous faire croire que les dit « lobbies » sont extérieurs aux structures de l’UE, ce qui n’est pas vrai. Car les grands groupes industriels et financiers sont dans les commissions, dans la Commission Européenne. Ils y sont reconnus et y siègent en tant que tels. D’ailleurs les exemples qui nous sont donnés surt les 5 dernières années le démonte parfaitement :

En 2017, la présidence de l’Estonie était sponsorisée par Microsoft, Mercedes et BMW, et celle de Malte par les mêmes BMW et Microsoft, plus la compagnie aérienne nationale Air Malta. En 2018, la présidence autrichienne de l’Union était sponsorisée par Porsche, Audi, Microsoft et quelques autres. En 2019, la Roumanie a fait appel à Coca-Cola, Renault et Mercedes, et la Finlande à BMW. En 2020, la Croatie a accepté les cadeaux de Peugeot Citroën et d’une compagnie pétrolière, INA. En 2021, le Portugal a fait sponsoriser sa présidence par plusieurs entreprises nationales, dont l’entreprise papetière The Navigator Companies. Seule exception : l’Allemagne, qui a renoncé en 2020, sous pression de la société civile, de recourir à ce type de sponsoring pour sa présidence.

Comment fonctionne l’UE, une structure démocratique ?

Le Conseil européen (qui réunit des hauts fonctionnaires et les chefs des États membres de l’UE) choisit parmi eux un candidat à la présidence de la commission européenne et validé par le parlement européen. La Commission européenne (CE) et son président deviennent tout puissants (cette CE est composée de diverses commissions de hauts fonctionnaires et de représentants des monopoles industriels et financiers — aucun n’est élu).

C’est cette Commission Européenne qui fait les lois, les décrets, etc. (appelés maintenant « règlements », « directives » et« décisions »), et qui les soumet à un vote d’approbation du Parlement européen. Enfin, cette CE exécute les décisions prises. Il n’est pas inintéressant de savoir que le vice-président (non-élu, lui aussi) de la Commission européenne c’est le commissaire chargé de la politique européenne de sécurité et de défense.

Au printemps dernier, le secrétaire d’État aux affaires européennes Clément Beaune déclarait à Mediapart : « Il n’y aura pas de financement privé de la présidence, pas de ’sponsorship’. Le seul débat que l’on ouvre, et qui sera mené de manière transparente, c’est de savoir si, sur des sujets ponctuels, il peut y avoir un soutien matériel. Je prends un exemple très concret : qu’un constructeur automobile français prête des voitures électriques pour un événement, parce que cela rentre par ailleurs dans nos priorités pour le climat. C’est le maximum que l’on s’autoriserait, en termes d’implication du monde de l’entreprise. »

Cette distinction entre soutien financier et soutien en nature est parfaitement hypocrite : la plupart des sponsors passés des présidences tournantes de l’UE ont eux aussi apporté leur soutien en nature. C’est précisément ce qui les intéresse : pouvoir placer leurs produits.

Parfaitement hypocrite ? Oui, tout comme l’est ceux qui font semblant que cela pourrait être autrement « dans une vrai démocratie ». On peut appeler cela de l’opportunisme petit bourgeois qui enjolive une triste réalité — pour justifier leur situation privilégiée.

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