La priorité des autorités : mettre des tenues de simili-flics aux lycéens pendant que l’éducation manque de moyens
C’est la lubie des macronistes et de l’extrême droite : imposer des uniformes dans les lycées. Le Ministre de l’Éducation Nationale en a parlé après avoir lancé sa chasse aux robes longues à la rentrée dernière, et c’est la Région Rhône-Alpes, dirigée par le réactionnaire Laurent Wauquiez, qui lance l’offensive.
Il a fièrement dévoilé ses uniformes jeudi 21 décembre : un polo bleu marine et un pull à manche longue avec le drapeau français, le logo de la région et de celui de l’établissement.
Des uniformes ressemblant aux tenues de la police, que les jeunes devront porter pendant un an. Les uniformes, c’est déjà une idée sinistre, mais la jeunesse pouvaient au moins espérer des tenues à l’anglaise et un peu colorées façon Harry Potter. Même pas, c’est sinistre, terne, déprimant : à l’image du climat politique français.
Le budget total de l’expérimentation pour seulement cinq établissements de la région s’élève à un million d’euros. Les uniformes coûtent ainsi 224€ pour chaque élève. Une vraie priorité budgétaire, alors que les classes manquent de professeurs et que certains bahuts sont insuffisamment chauffés et mal rénovés. Cacher les inégalités et discriminations plutôt que se donner les moyens de les combattre, l’hypocrisie macroniste.
En parallèle, le gouvernement combat toute forme d’engagement social ou festif avec une répression implacable. Manifestations lycéennes ? Grenades. Mobilisations écologistes ? Grenades. Luttes contre la précarité étudiante ? Grenades. Jeunesse des quartiers qui demande la dignité et la justice ? Grenades. Durant le quinquennat, des milliers de lycéens et lycéennes ont été arrêté-es, enfermé-es, violenté-es par le régime de Macron. Et plusieurs mutilé-es par la police. L’épisode le plus marquant reste la rafle de lycéen-nes à Mantes-la-Jolie en décembre 2018. 150 adolescent-es humilié-es pendant des heures les mains sur la tête.
Les jeunes endurent des mesures humiliantes comme Parcoursup qui détruisent leur avenir. Et sont écrasés au moindre mouvement. De simples fêtes sont transformées en zones de guerre par le pouvoir. Et Macron veut imposer son Service National Universel, des «stages» en uniforme, une obsession décidément, avec des levées de drapeau français et du bourrage de crâne «républicain» par des militaires. Pour le moment, les expérimentations se passent très mal avec des malaises, des blessures, des propos racistes et des violences, parfois sexuelles, de la part du personnel encadrant.
Mais à terme l’objectif est de rendre obligatoire ce service pour tous les jeunes. En clair, obliger 800.000 adolescent-es par an à intégrer le SNU. En cas de non-participation, un-e jeune pourrait être interdit de passer le code de la route, de s’inscrire au baccalauréat ou de passer des concours administratifs.
Le SNU et les uniformes dans les lycées répondent à la même logique : une pure opération de soumission et de dressage de la jeunesse avec des sommes colossales volées à l’éducation.
Pas qu’une lubie, c’est la préparation à la guerre, c’est sérieux, pas un truc un peu fou