En préparation de la 3ème conférence internationale
Coordination internationale des travailleurs de l’automobile
Lettre d’information internationale GM-Stellantis
N° 28 – Novembre 2025
De la coordination du groupe Stellantis/GM au sein du CITA (IAC en anglais)
Chères collègues, chers collègues,
Nous vous envoyons ici le texte d’une édition spéciale du journal du groupe « Blitz » destiné aux usines allemandes de Stellantis. Nous avons spécialement retranscrit cet article pour vous, car il contient des informations explosives et de bonnes propositions pour notre coopération, en particulier la proposition d’une journée d’action à l’échelle du groupe contre les fermetures d’usines. Une telle proposition doit bien sûr faire l’objet d’une discussion approfondie dans chaque pays et dans chaque usine. La 3e Conférence internationale des travailleurs de l’automobile, qui se tiendra à la fin du mois à Pune (Inde), sera certainement l’occasion d’une discussion approfondie à ce sujet. C’est pourquoi nous souhaitons diffuser immédiatement ces informations et ces évaluations :
Stellantis prévoit des coupes sombres en Europe :
Ça suffit, nous allons nous exprimer !
En public, Stellantis affiche une image optimiste : les ventes et le chiffre d’affaires seraient à nouveau en hausse. Mais le BLITZ a appris que derrière des portes closes, on planifie et on discute des usines qui doivent être fermées. Les usines de Rüsselsheim et Eisenach en Allemagne, Termoli et Melfi en Italie, Poissy près de Paris, Madrid et Glivice en Pologne sont concernées. D’autres indices corroborent cette estimation : aucun modèle succédant au Pilot Rüsselsheim n’est en vue.
Le directeur d’Opel, Huettl, se plaint que la production de voitures électriques en Allemagne soit trop coûteuse. Dans le même temps, Stellantis investit 13 milliards de dollars aux États-Unis dans de nouvelles usines de moteurs à combustion. Derrière notre dos, on discute de l’existence de dizaines de milliers de collègues, de familles et de régions entières, et nous devrions rester en dehors de tout cela ? C’est inacceptable !
« Ne vaut-il pas mieux attendre que quelque chose de concret soit décidé ? » Non ! Une leçon à tirer de la grève indépendante des employés d’Opel à Bochum en 2004 est la suivante : nous n’attendons pas que les plans soient annoncés, nous formulons nos revendications et allons de l’avant ! La grève a permis de maintenir la production automobile pendant dix ans et de conserver l’entrepôt de pièces détachées qui existe encore aujourd’hui. Le conseil d’administration est profondément déstabilisé. Son secret montre sa peur de notre résistance. En France, les manifestations de masse ont renversé plusieurs gouvernements et suspendu la réforme des retraites hostile aux travailleurs. IG Metall et Verdi annoncent de vastes manifestations contre « l’automne des cruautés » de Merz et Klingbeil. De nombreux salariés sont aujourd’hui confrontés à la décision de passer à l’offensive. C’est notre atout ! VW, Ford, Bosch : il ne se passe pas un jour sans nouvelles horribles sur les suppressions d’emplois et les fermetures d’usines ! Une exploitation toujours plus brutale des êtres humains et de la nature, l’oppression fasciste, la guerre : telle semble être la seule issue au chaos de la crise capitaliste. Il s’agit de prendre une direction fondamentalement différente dans la lutte pour un avenir digne d’être vécu ! Cela inclut la discussion sur une alternative socialiste.
Pour mener notre combat, nous avons besoin de clarté et de conviction.
On veut nous induire en erreur de mille façons pour nous détourner de notre combat :
Erreur n° 1 : revenir à la technologie des moteurs à combustion ? C’est un crime contre la Terre nourricière, la catastrophe environnementale a déjà commencé depuis longtemps. C’est un pur acte de désespoir de la part des constructeurs automobiles européens, qui ont pris beaucoup de retard par rapport aux constructeurs chinois et américains. Qu’il s’agisse de moteurs à combustion ou électriques, les gens ont de moins en moins d’argent pour acheter des voitures !
Erreur n° 2 : espérer que sa propre usine ne soit pas touchée ? Pour cela, il faut continuer à faire des sacrifices. Notre force réside dans le fait que nous ne nous laissons pas diviser, mais que nous menons une offensive pour défendre les intérêts de nos travailleurs à l’échelle du groupe et au-delà des frontières nationales.
Erreur n° 3 : espérer des indemnités de licenciement élevées et une issue individuelle ? C’est une vision à court terme : l’argent finira par s’épuiser, mais les emplois auront été détruits et la région ruinée. Aujourd’hui déjà, on parle de Stuttgart comme du nouveau Detroit. Notre jeunesse a besoin d’un avenir !
Erreur n° 4 : espérer une conversion à la production d’armement ? Où mènera la course à l’armement ? En réalité, la préparation à la guerre concerne les matières premières et les débouchés commerciaux. Cela ne peut pas être l’avenir de notre jeunesse. Nous devons lutter contre la pensée populiste et nationaliste propagée par les fascistes de l’AfD. Les frontières ne se situent pas entre les pays et les sites, mais entre le haut et le bas !
La 3e Conférence internationale des travailleurs de l’automobile s’engage également dans cette voie. Des collègues de 20 pays y participent, dont certains de Rüsselsheim, Eisenach et Bochum. C’est l’occasion de faire avancer la coordination des luttes ouvrières dans l’industrie automobile.
Cette situation particulière exige des mesures particulières ! Nous devons formuler nos revendications et mieux nous organiser : au sein du syndicat IG Metall, mais aussi de manière indépendante dans nos usines :
Pas de fermetures d’usines !
Lutte pour chaque emploi et chaque place de formation !
Embauche des travailleurs temporaires et intérimaires !
Semaine de 30 heures avec compensation salariale intégrale dans le cadre d’un accord de groupe !
Revendiquons et prenons notre droit de grève !
En cas de répression : un pour tous, tous pour un !
C’est lorsque les chaînes de production sont à l’arrêt que nous pouvons exercer la pression la plus efficace sur le comité directeur. Il y a un an, VW avait déjà décidé de fermer l’usine d’Emden. Mais la lutte de nos collègues de VW a fait échouer ces plans. La prochaine étape consiste à nous mobiliser pour une journée de grève à l’échelle européenne : ensemble, nous sommes une force supérieure !
