16 décembre 2025

Ukraine : un collègue syndicaliste écrit à l’ICOR

Vendredi 5 décembre 2025

Merci beaucoup pour votre solidarité prolétarienne avec les mineurs ukrainiens.

On traverse actuellement la période la plus difficile depuis le début de la guerre. On n’a de l’électricité que 5 à 6 heures par jour. C’est vraiment dur. Un hiver rude et froid nous attend. Poutine est en train de détruire toutes les centrales électriques ukrainiennes avec des missiles. J’ai du mal à imaginer comment on va passer cet hiver.

Ma petite ville minière de Novovolynsk est située à l’ouest de l’Ukraine et n’est pas souvent touchée par les missiles. Mais nos collègues mineurs des régions de Donetsk et Dnipropetrovsk sont super proches du front, et les attaques de missiles et de bombes sur les mines sont super fréquentes. Ce qui est cool, c’est que tous les mineurs de la région de Dnipropetrovsk ont pu être sauvés après le bombardement de la mine.

J’ai du mal à exprimer l’opinion générale des mineurs ukrainiens. Mais tout le monde est d’accord pour dire qu’on a besoin de paix.

Les travailleurs ukrainiens ont leurs propres intérêts de classe, qui ne correspondent ni à ceux de l’impérialisme russe ni à ceux de l’impérialisme américain. C’est pourquoi on suit les négociations entre Poutine et Trump avec beaucoup de scepticisme et on n’en attend rien de bon.

Vous avez bien sûr raison de dire que Trump travaille dans l’intérêt des monopoles américains et Poutine dans celui des monopoles russes. Beaucoup en Ukraine parlent actuellement d’un accord entre l’impérialisme américain et l’impérialisme russe au détriment de l’Ukraine. De nombreux politiciens dans le monde ne considèrent pas du tout l’Ukraine comme un pays indépendant et refusent au peuple ukrainien sa propre subjectivité en le considérant comme une « marionnette de l’OTAN ». Cela semble très insultant.

Quoi qu’il en soit, pour la classe ouvrière ukrainienne, « une mauvaise paix vaut mieux qu’une bonne guerre ». On a déjà réussi à garder notre pays et notre peuple indépendants, et on n’a pas été occupés par l’impérialisme russe. En cas de paix, la classe ouvrière ukrainienne aurait la chance de se remettre et d’exprimer clairement ses intérêts prolétariens. Et la classe ouvrière ukrainienne n’a pas d’intérêts communs, ni avec l’impérialisme russe, ni avec l’impérialisme occidental !

Je profite de cette occasion pour transmettre nos salutations prolétariennes à tous les mineurs du monde entier depuis l’Ukraine.

Vive la Coordination internationale des mineurs ! Mineurs de tous les pays, unissez-vous !

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