21 novembre 2024

Turquie: les élections, point de vue du MLKP

Nous donnons de larges extraits d’une déclaration (traduite par nous) du Bureau international du MLKP (Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Turquie, membre de l’ICOR ) à propos des :

Élections du 14 mai, de la lutte antifasciste

et du 1er mai

Le 1er mai en Turquie et au Kurdistan Kurdistan du Nord cette année sera presque entièrement influencé par les élections du 14 mai. Le désir de la classe ouvrière de se débarrasser du l’AKP-MHP semble se manifester dans l’espoir d’une alternative bourgeoise dans les urnes.

Cependant, malgré l’espoir des réformistes de la gauche ouvrière pour le candidat présidentiel du bloc de la restauration bourgeoise, aucun bourgeois n’est moins hostile à la classe que l’autre.

Si, ce que le pouvoir politique a donné en 20 ans, c’est la tuberculose, ce qui s’annonce n’est rien d’autre que la malaria….

Sur le plan économique, le plus grand problème de la classe ouvrière c’est le coût de la vie. Mais les politiques du chef fasciste sont loin d’être la seule raison pour laquelle ce coût de la vie est devenu insupportable, et l’on ne peut pas non plus penser que l’inversion de ces politiques soulagera le coût de la vie.

Nous devons prendre en compte le contexte dans lequel les programmes économiques des deux blocs bourgeois se sont faits. La raison pour laquelle le coût de la vie a été la politique d’Erdogan consistant à appliquer des taux d’intérêt bas et des taux de change élevés afin de réduire le coût de la vie pour protéger la petite et moyenne bourgeoisie de la faillite face à la stagnation du capitalisme mondial.

Il est clair que le renversement de cette politique par le principal bloc d’opposition bourgeois de l’Alliance Nationales permettrait de freiner l’inflation. Il est tout aussi clair qu’elle pousserait la moyenne et la petite bourgeoisie à la faillite. Une vague de faillites dans ce secteur, qui représente les trois quarts de l’emploi, conduirait à un chômage encore plus élevé. Cette situation ouvrirait la voie à la bourgeoisie collaborationniste-monopoliste, qui détient le capital financier, de relancer à nouveau des intérêts élevés et servirait à la centralisation du capital par le biais des faillites.

En d’autres termes, la plus-value créée par les travailleurs et les ouvriers ira à la finance internationale, au capital financier international et à ses collaborateurs, et non pas aux sections de la bourgeoisie qu’Erdogan tente de protéger.

Le revenu nul (chômage) avec une faible inflation ou bien un faible revenu avec une inflation élevée ? Tuberculose ou malaria ? Le 14 mai, c’est ce choix que l’on tentera de proposer à la classe ouvrière.

Selon la propagande de l’opposition bourgeoise, grâce aux capitaux étrangers qui entreront dans le pays avec des conditions de taux d’intérêt élevés, le pays se débarrassera de sa dépendance à l’égard des importations dans l’industrie, se concentrera sur la haute technologie et augmentera le bien-être. Bien entendu, ce ne sera pas le cas.

Tout d’abord, il faut savoir que les technologies alternatives ne vise pas à produire de la technologie, mais à produire « avec » la technologie qui est produite par les monopoles internationaux. La tâche des colonies économico-financières, comme la Turquie, est d’importer les moyens de production avec cette technologie et d’augmenter sa productivité, c’est-à-dire ses ventes, en augmentant sa compétitivité et sa vitesse dans l’assemblage à base de main-d’œuvre bon marché, ce qui est son rôle actuel dans les chaînes de production….

De plus, l’opposition bourgeoise à Erdogan explique en détail que les « zones économiques spéciales » dans ce contexte ne sont pas seulement un enfer pour la main-d’œuvre bon marché, mais aussi des camps de travail quasi-militaires, sans impôts pour le capital et sans syndicats pour les travailleurs pour les travailleurs…

Ne pouvons-nous pas au moins attendre un changement dans la distribution de la richesse ? Et que toute cette rente qui va aux gangs d’entrepreneurs sous le régime d’Erdogan revienne au peuple si le gouvernement change ? Eh bien, non. L’argent ne reviendra pas à la classe ouvrière, et le transfert de richesse dans le cadre de la lutte contre l’inflation se poursuivra, cette fois-ci pas par l’inflation, mais par la règle fiscale et l’austérité.

Non seulement les marxistes…. mais même les rapports des institutions impérialistes parlent que se renforce la possibilité d’une contraction mondiale des marchés. La classe politique intégrée aux marchés impérialistes et qui propose un niveau d’intégration beaucoup plus élevé ne pourra échapper à un véritable effondrement dans cette crise, et encore moins obtenir une plus grande part du gâteau qui se rétrécit plus qu’auparavant.

Dans ces conditions, la vitesse et la gravité de la détérioration de la situation que nous avons décrite seront beaucoup, beaucoup plus élevées.

Des élections pour une chance de respirer un peu de liberté ?

Les intérêts de la classe ouvrière ne peuvent, bien sûr, être réduits uniquement ou même principalement aux intérêts économiques. Si le pain et le salut de la classe ouvrière viendra d’elle-même, la liberté politique qui lui permettra de créer cette œuvre est bien plus essentiel que les intérêts économiques. Alors, quelle est l’alternative qui nous est promise sur cette question, dont l’Alliance populaire d’Erdogan n’a même pas laissé une miette ? L’alternative bourgeoise ne va pas au-delà de l’actuelle constitution fasciste en termes de droits et libertés syndicales. Sans parler du « droit » de grève, même pas un « mot » de celui-ci n’est mentionné.

Bien qu’il soit dit à de nombreux endroits de leur programme que « la syndicalisation sera encouragée », il est également indiqué que là où il y a un syndicat fort, le patron bénéficiera d’une aide de l’État « pour maintenir la compétitivité ».

En d’autres termes, le droit du travailleur ne sera pas pris au patron mais aux (autres) travailleurs par l’État. Une solution basée sur le « dialogue » pour les indemnités de licenciement et de préavis….

Dans ce pays, la plus grande partie de la liberté politique n’est pas la liberté syndicale, mais les libertés collectives du peuple kurde. Et là aussi, l’opposition bourgeoise promet de poursuivre la politique du régime fasciste. Elle promet aux travailleurs turcs, qui sont maintenus divisés, inorganisés, résignés à l’exploitation, hostiles les uns aux autres… c’est la poursuite de la guerre. Il est « annoncé » que l’objectif expansionniste vers l’Est méditerranéen sera poursuivies; l’industrie de guerre continuera et les missiles pleuvront sur la libération kurde.

En bref, comme nous l’avons déjà annoncé, ce programme sera encore plus rétrograde que la restauration bourgeois mis en œuvre par l’AKP dans les premières années de son règne.

Pour les comités antifascistes qui travaillent depuis des années à leur construction sous la direction des révolutionnaires et des communistes, les travailleurs et les ouvriers diront « Ni peuple, ni nation, Faisons avancer la lutte des classes ! »,

Tout comme « l’Alliance des Peuples », pour échapper aux effets de cette crise, a fait payer la facture à la classe ouvrière et a fait souffrir le peuple kurde, « l’Alliance de la Nation » ne fera pas mieux, elle poursuivra le transfert de richesse d’une autre manière et poursuivra la guerre, afin de protéger son propre bloc capitaliste. C’est dans l’intérêt de la bourgeoisie turque du point de vue de son existence dans les conditions de la crise capitaliste.

Pour cette raison, avec cette revendication, notre parti poursuit son travail et ses efforts pour organiser des comités populaires antifascistes, en particulier dans la région du tremblement de terre, dans une lutte idéologique contre le parlementarisme ou le légalisme avant les élections du 14 mai.

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