Après une semaine d’action de l’ICOR pour la solidarité avec la lutte de libération du peuple palestinien – 1er au 7 octobre 2024, quelques points de vue et réflexions.
La lutte de libération palestinienne bénéficie de notre entière solidarité ; elle a pour objectif stratégique un État palestinien dans lequel les masses de différentes religions et origines cohabitent pacifiquement dans des conditions démocratiques et, à terme, socialistes.
Pour une victoire totale du peuple palestinien, un débat sur le caractère et le rôle des différentes forces en présence au sein du front de libération s’est simultanément ouvert au cours des derniers mois au sein de l’ICOR et du Front uni anti-impérialiste international. Aucune de ces controverses n’a jamais empêché et n’empêche encore les membres du Front uni de travailler ensemble dans de nombreuses manifestations, rassemblements, collectes de fonds et réunions de discussion et de défendre en permanence les droits du peuple palestinien et la victoire totale du mouvement de libération palestinien.
Il est affirmé de façon consensuelles que nous pensons nécessaire de renforcer les forces progressistes et laïques au sein du front de libération et d’affirmer que les forces communistes doivent garder leur indépendance politique et organisationnelle au sein du Front de libération. (voir nos articles précédents sur ce site)
Vive l’internationalisme prolétarien et la solidarité internationale !
C’est dans cet esprit et pour continuer à développer le débat que nous citons 2 prises de positions. Celle du CAPJPO-Europalestine qui rappel, très justement, que « tout n’a pas débuté le 7 octobre ». Et le communiqué du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), considéré comme une force progressiste et laïque, à propos du même évènement.Nous connaissons très peu aujourd’hui le FPLP. Ce Parti publie peu, ou nous ne connaissons que très peu ses prises de positions ou documents d’orientation, d’où l’intérêt de faire connaître son point de vue sur la 7 octobre.
CAPJPO-Europalestine a déclaré :
« NON, TOUT N’A PAS DÉBUTÉ LE 7 OCTOBRE 2023
« Tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu’au 7 octobre 2023, jour où les terroristes du Hamas nous ont lâchement attaqués ».
ÇA C’EST LA VERSION ISRAÉLIENNE, RELAYÉE EN BOUCLE PAR LES MÉDIAS, MAIS C’EST UN ÉNORME MENSONGE.
Tout va très mal depuis plus de 76 ans, pour les Palestiniens soumis à la colonisation israélienne et aux crimes les plus atroces.
En 1948, l’État d’Israël s’est construit sur une terre appartenant aux Palestiniens, et dont l’Europe qui venait d’exterminer des millions de juifs leur a « généreusement » donné plus de la moitié. Mais les dirigeants israéliens ont estimé que 55% de la terre de Palestine n’étaient pas suffisants et ont volé 23% supplémentaires, en massacrant la même année 15000 Palestiniens, en chassant 800000 Palestiniens et en rasant plus de 500 de leurs villages. Bafouant les résolutions de l’ONU, Israël -qui invitait les juifs du monde à venir s’installer « chez eux »- interdisait le retour des réfugiés palestiniens sur leur terre. Mais cela n’était pas encore assez.
En 1967, Israël occupe par la force les 22% restants, y compris Jérusalem-Est. Le droit international et le droit français condamnent cette occupation qui dure depuis des décennies. Près d’un million de colons installés illégalement sur les terres palestiniennes persécutent et pillent quotidiennement les Palestiniens, y compris leur eau, un bien rare et précieux. Les Palestiniens ont tout essayé : les pierres de l’intifada, la reconnaissance de l’Etat d’Israël, la négociation à Oslo… en vain, impossible d’obtenir leur indépendance, ne serait-ce que sur 22% de leur territoire initial. Ils n’ont connu que les murs, les checkpoints, les prisons, les enfants torturés, les maisons démolies, et les bombardements.
DEUX MILLIONS D’OTAGES : En 2007, deux millions d’entre eux, hommes, femmes et enfants, ont été enfermés dans le camp de concentration de Gaza, sans eau potable, sans électricité (ou quelques heures par jour), sans médicaments, ni le droit d’être visités. Pourquoi? Parce qu’ils avaient « mal » voté, et élu le Hamas lors des élections de mars 2006, élections parfaitement démocratiques et dûment contrôlées par des observateurs internationaux. Imaginez qu’un autre État vous enferme et vous bombarde parce que votre choix électoral ne lui plait pas ? Alors oui, on peut condamner l’attaque de ceux qui ont réussi à sortir du camp de concentration de Gaza le 7 octobre, et déplorer la mort de civils israéliens et les atrocités commises. Mais on ne peut pas parler du « conflit israélo-palestinien » sans évoquer 76 ans de crimes israéliens, sans rappeler qu’il y a un OCCUPANT et un OCCUPÉ, et sans reconnaître le droit des Palestiniens à la JUSTICE et à la LIBERTÉ.
LE SILENCE TUE. NOUS REFUSONS D’ÊTRE LES COMPLICES DU GÉNOCIDE EN COURS, DE LA COLONISATION ET DE L’APARTHEID ISRAÉLIENS. Nous réclamons l’égalité des droits pour tous, quelle que soit leur religion ou leur origine.
BOYCOTTONS Israël ! »
CAPJPO-Europalestine
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Le FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) déclare à l’occasion du premier anniversaire de la bataille du 7 octobre 2023 :
« La bataille du Déluge d’Al-Aqsa marque un tournant stratégique dans notre lutte, et la résistance ne sera pas brisée.
À l’occasion du premier anniversaire de la traversée épique du 7 octobre (la bataille du Déluge d’Al-Aqsa), nous rappelons avec fierté et respect cet événement exceptionnel dans l’histoire de la lutte du peuple palestinien. Ce moment a incarné la volonté inébranlable de la résistance face à l’occupation brutale. Cette bataille a représenté un changement stratégique dans le conflit, révélant la faiblesse de l’ennemi, sa fragilité et les fissures dans son système de sécurité militaire, aggravant encore ses crises internes.
En ce jour glorieux de l’année dernière, des centaines de combattants de la résistance ont infligé une défaite cuisante à la division [israélienne] de Gaza, parvenant à contrôler en quelques heures de vastes parties de nos terres occupées et revenant avec des centaines de soldats et d’officiers capturés.
Au cours de l’année écoulée d’agression sioniste systématique, la résistance a exécuté des opérations de haut niveau qui ont paralysé les capacités militaires de l’ennemi et désorienté ses dirigeants, qui pensaient à tort qu’ils pourraient éradiquer la résistance en l’espace de quelques semaines. Au cours des manœuvres terrestres, l’occupation a subi de lourdes pertes en vies humaines et en matériel, malgré qu’elle ait utilisé la tactique de la terre brûlée. La résistance a continué à bombarder les villes et les colonies « israéliennes » avec des roquettes, frappant profondément le territoire sioniste.
L’unité de terrain entre les factions de l’Axe de la Résistance, de Palestine, du Liban, du Yémen et d’Irak, est devenue évidente, avec la participation active de la République islamique d’Iran, ce qui a contribué à épuiser l’ennemi et à développer l’équation de la dissuasion en utilisant des missiles et des drones pour frapper au plus profond du territoire sioniste. Cela a renforcé la présence de la résistance sur la scène régionale.
Sur le plan politique et international, l’entité sioniste s’est retrouvée dans un isolement sans précédent, les protestations mondiales contre ses crimes brutaux s’intensifiant. La Cour internationale de justice a rendu des arrêts condamnant les crimes de l’occupation, malgré les contraintes imposées par les pressions américaines. La pression internationale sur l’entité s’est accrue dans les forums mondiaux, et la voix palestinienne s’est élevée contre les mensonges sionistes, entraînant des protestations mondiales sans précédent, notamment dans les universités du monde entier.
Notre peuple et notre résistance ont consenti d’énormes sacrifices au cours de l’année écoulée, avec des centaines de milliers de martyrs, de blessés, de disparus et de prisonniers. Le conflit s’est étendu de la bande de Gaza à la Cisjordanie, puis au Liban.
Dans cette bataille, de grands dirigeants sont montés en martyrs, au premier rang desquels le chef des martyrs, le Sayyed des martyrs, Hassan Nasrallah ; le chef symbolique, Ismail Haniyeh ; le chef Saleh Al-Arouri ; et une longue liste de dirigeants et de cadres du FPLP, avec à leur tête le camarade Nidal Abdul Aal, membre du bureau politique et chef du département de la sécurité et de l’armée.
Gaza et la Cisjordanie ont été le théâtre de destructions massives d’infrastructures dues à des bombardements sionistes barbares et sans précédent, plus graves que lors de n’importe quel conflit ou guerre antérieur. L’occupation a commis des crimes sans précédent contre les civils, en bombardant des hôpitaux, des écoles et des installations vitales, en empêchant l’aide humanitaire et en ciblant des journalistes dans sa poursuite du génocide et du déplacement.
Malgré les tentatives de l’ennemi de déplacer notre peuple à Gaza et en Cisjordanie, la fermeté du peuple et de la résistance a fait échouer ces plans, et l’ennemi n’a pas réussi à atteindre ses objectifs d’écraser la résistance ou de récupérer les otages.
La résistance a réussi à compenser ses pertes de leadership, à reprendre le contrôle de la bataille et à prouver que la Cisjordanie est un acteur clé dans la lutte contre la résistance armée montante.
À cette occasion, le Bureau politique du Front populaire de libération de la Palestine réaffirme ce qui suit :
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La bataille du Déluge d’Al-Aqsa a marqué un tournant stratégique dans l’histoire de la résistance palestinienne, et ses enseignements continueront d’être étudiés dans les académies militaires, tant au niveau de la planification que de l’exécution.
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L’ennemi n’a pas atteint les objectifs qu’il s’était fixés, notamment l’éradication de la résistance et la récupération des otages, et continue d’essuyer des défaites à Gaza, en Cisjordanie et au Liban.
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La résistance a démontré sa capacité à durer, à compenser les pertes de leadership et à renforcer ses capacités défensives et offensives.
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La résistance reste attachée à ses exigences fondamentales : le retrait total de Gaza, la fin de l’agression, le retour des personnes déplacées, la reconstruction et la levée complète du siège.
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Il est urgent de restaurer l’unité nationale palestinienne et d’élaborer une stratégie de résistance globale pour faire face aux défis considérables posés par l’occupation.
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La montée de la résistance armée en Cisjordanie est un choix stratégique pour les factions de la résistance et un élément crucial du conflit.
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Les masses arabes sont appelées à prendre l’initiative de s’opposer aux politiques des régimes réactionnaires, d’arrêter la normalisation et de descendre dans la rue pour soutenir la Palestine et la résistance.
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L’escalade des mouvements de masse mondiaux doit se poursuivre avec plus de force pour dénoncer les crimes de l’occupation et condamner le soutien occidental et américain à l’agression « israélienne ».
En conclusion, au nom des factions et de l’Axe de la Résistance, nous réaffirmons notre engagement envers notre peuple, notre nation et les peuples libres du monde que la flamme de la résistance restera allumée et ne s’éteindra pas jusqu’à ce que l’agression soit vaincue et la Palestine libérée, la victoire étant inévitable tant que la volonté de notre peuple restera inébranlable et sa détermination inflexible.
Gloire aux martyrs, liberté pour les prisonniers, et avec certitude la victoire arrive.
Front populaire de libération de la Palestine
Bureau politique, le 7 octobre 2024 »