21 novembre 2024

Lénine: « À la mémoire de la Commune de 1871 »

Quarante ans se sont écoulés depuis la proclamation de la Commune de Paris. Selon la coutume, le prolétariat français a honoré par des meetings et des manifestations la mémoire des militants de la révolution du 18 mars 1871 ; à la fin de mai, il ira de nouveau déposer des couronnes sur la tombe des communards fusillés, victimes de l’horrible « semaine sanglante » de mai et jurer une fois de plus de combattre sans relâche jusqu’au triomphe complet de leurs idées, jusqu’à la victoire totale de la cause qu’ils lui ont léguée.

Pourquoi le prolétariat, non seulement français, mais du monde entier, honore-t-il dans les hommes de la Commune de Paris ses précurseurs ? Et quel est l’héritage de la Commune ?

La Commune naquit spontanément ; personne ne l’avait consciemment et méthodiquement préparée. Une guerre malheureuse avec l’Allemagne ; les souffrances du siège ; le chômage du prolétariat et la ruine de la petite bourgeoisie ; l’indignation des masses contre les classes supérieures et les autorités qui avaient fait preuve d’une incapacité totale ; une fermentation confuse au sein de la classe ouvrière qui était mécontente de sa situation et aspirait à une autre organisation sociale ; la composition réactionnaire de l’Assemblée nationale qui faisait craindre pour la République, tous ces facteurs, et beaucoup d’autres, poussèrent la population de Paris à la révolution du 18 mars qui remit inopinément le pouvoir entre les mains de la Garde nationale, entre les mains de la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie qui s’était rangée de son côté.

Lénine et l’immigration

En octobre 1913, Lénine publie un article peu connu sur « Le capitalisme et l’immigration des ouvriers »[2]. Il y indique que le capitalisme « a créé une sorte particulière de transmigration des peuples. Les pays dont l’industrie se développe rapidement utilisent davantage de machines et évincent les pays arriérés du marché mondial, relèvent chez eux les salaires au-dessus de la moyenne et attirent les ouvriers salariés des pays arriérés. Des centaines de milliers d’ouvriers sont ainsi transplantés à des centaines et des milliers de verstes. Le capitalisme avancé les fait entrer de force dans son tourbillon, les arrache à leurs contrées retardataires, les fait participer à un mouvement historique mondial et les met face à face avec la classe internationale puissante et unie des industriels ».
Cette constatation conduit aussitôt Lénine à la remarque suivante : « Nul doute que seule une extrême misère force les gens à quitter leur patrie, que les capitalistes exploitent de la façon la plus éhontée les ouvriers émigrés. Mais seuls les réactionnaires peuvent se boucher les yeux devant la signification progressive [souligné par Lénine] de cette moderne migration des peuples. Il n’y a pas et il ne peut y avoir de délivrance du joug du capital sans développement continu du capitalisme, sans lutte des classes sur son terrain. Or c’est précisément à cette lutte que le capitalisme amène les masses laborieuses du monde entier, en brisant la routine rancie de l’existence locale, en détruisant les barrières et les préjugés nationaux, en rassemblant les ouvriers de tous les pays dans les plus grandes fabriques et mines d’Amérique, d’Allemagne, etc. »

Manouchian, un combattant anti-fasciste et internationaliste

Missak Manouchian était membre d’un groupe de 23 résistants étrangers et communistes au sein de la Résistance française contre le fascisme et l’occupation. Les Français progressistes se sont battus pendant des années pour sa « panthéonisation », comme on appelle ce transfert au Panthéon en France. En 2014, le président de la République de l’époque, François Hollande (socialiste), a refusé d’honorer Manouchian. L’épouse de Manouchian, communiste et internationaliste anti-fasciste, Mélinée, sera également inhumée au Panthéon. Comme lui, elle était une survivante du génocide arménien et avait fait la connaissance de Missak au Liban, où tous deux étaient réfugiés. Ensemble, ils ont pris le chemin de la France en 1925 et ont adhéré au parti communiste en 1934 avant de se marier deux ans plus tard. Missak Manouchian a travaillé temporairement comme ouvrier automobile chez Citroën. Les membres du groupe de résistance Manouchian furent arrêtés, torturés par les fascistes hitlériens en 1943 ; avec eux tombait un grand groupe de la lutte armée de la résistance à Paris.

Résolution pour le centenaire de la mort de Lénine

Le 21 janvier 2024 est le centième anniversaire de la mort de Vladimir Ilitch Lénine ‒ le génial dirigeant et théoricien de la Révolution d’Octobre et de la construction du premier pays socialiste au monde.
100 ans de Lénine – c’est pour nous, les organisations de l’ICOR, un appel et un engagement personnel pour une force d’action optimiste :
* Nous, les organisations de l’ICOR, sommes déterminés à étudier et à diffuser les enseignements de Lénine. En tant que leader de la lutte pour le socialisme et contre l’impérialisme, il nous a laissé un important héritage théorique. Grâce à sa méthode dialectique, nous sommes en mesure d’appliquer ses enseignements de manière créative aux temps actuels.
* Nous, les organisations de l’ICOR, nous fixons comme objectif de réaliser l’application des leçons de Lénine au monde impérialiste d’aujourd’hui, la tâche prioritaire étant la construction de partis marxistes-léninistes forts en tant que direction révolutionnaire…

Socialisme ou barbarie

L’humanité est plongée dans le capitalisme, ses contradictions et ses effets désastreux. Autrefois invisibles ou trop lointains, voilà que les pays « riches » se confrontent désormais à des incendies hors-norme[i] et des coupures d’eau[ii], pour ne citer que ça, jadis réservés aux pays « pauvres » ou en voie de développement. Pays pauvres qui eux, à la grande surprise des défenseurs du libéralisme (autre mot donné au capitalisme pour continuer à en exploiter le sens sans user du mot) voient le taux de famine augmenter, et encore plus vite qu’ailleurs, preuve que le ruissellement est un mythe. La production, la distribution et la commercialisation des denrées alimentaires, toutes régies par les mêmes lois capitalistes ne trouvent pas de rentabilité à nourrir dignement prêt d’un tiers de l’humanité[iii].