Vive la Commune de 1871 (Vidéo N° 2)
« Chers amis, chers camarades,
Bienvenue à la réunion-débat de la Coordination Internationale des partis et organisations révolutionnaires, ICOR :
« 150 ans – vive la Commune de Paris – organisons-nous pour le socialisme révolutionnaire !
Nous vivons une période de turbulences : les crises du système impérialiste se répandent dans le monde entier.
Il s’agit d’une profonde crise économique et financière mondiale, exacerbée notamment par la pandémie de Corona qui pousse des millions de personnes supplémentaires au chômage, au sous-emploi et à la pauvreté.
Mais il s’agit aussi d’un danger général de guerre croissant par la lutte inter-impérialiste pour le partage de sphères d’influence — comme c’est le cas en Ukraine ou par les bombardements brutaux de la Palestine et de la bande de Gaza.
Et une crise environnementale qui est en train de se déployer, en évolution accélérée vers une catastrophe mondiale. L’impérialisme met en danger les conditions de vie de l’ensemble de l’humanité pour réaliser un profit maximum !
Mais ce qui a commencé il y a 150 ans avec la Commune de Paris se poursuit aujourd’hui dans la lutte de millions de travailleurs, d’ouvriers et de masses populaires au niveau international.
Nous vivons en Colombie une situation dans laquelle les travailleurs et les masses ne veulent pas et ne peuvent plus vivre comme avant. Grèves puissantes, manifestations, une situation révolutionnaire se développe.
Au Miranmar, le peuple se bat courageusement, au mépris de la mort, contre la brutale attaque militaire. Il répond à chaque oppression accrue par une résistance accrue !
Ce sont surtout les mineurs, les travailleurs des usines automobiles, les dockers qui, partout dans le monde, montrent clairement, par leurs actions de grève, que la lutte pour l’emploi, pour les salaires et des conditions de travail décentes est toujours, aussi, une lutte pour la liberté de la classe ouvrière en tant que classe.
Nous célébrons la Commune de 1871 parce qu’elle fut aussi le premier grand défi de coopération internationale entre les exploités.
Avec elle, l’internationalisme prolétarien est devenu une réalité.
Il est apparu clairement combien un mouvement révolutionnaire fort et un esprit d’internationalisme prolétarien étaient nécessaires face à l’action conjointe des puissances française et prussienne contre la Commune. Car, à ce moment-là, après une guerre acharnée, les dirigeants capitalistes étaient alors prêts à s’entendre pour écraser la Commune de Paris.
C’était le temps de la 1ère Association Internationale des Travailleurs, dans laquelle Karl Marx et Friedrich Engels ont inlassablement défendu les objectifs de la Commune et contribué à organiser la solidarité transfrontalière. Cependant, la Commune de Paris était encore trop faible. L’influence néfaste des forces anarchistes et le manque de clarté ne permettaient pas de faire de la Commune un succès durable.
Nous commémorons la Commune de Paris parce qu’elle a été le premier État ouvrier.
Nous disons avec Karl Marx: « le Paris des travailleurs, avec sa Commune, sera éternellement célébré comme la préhistoire glorieuse d’une société nouvelle ».
La Commune ont développé une société libérée de la dictature des exploiteurs, des capitalistes, et ont dessiné une nouvelle image de démocratie prolétarienne. Ce fût la première forme de dictature du prolétariat engagée vers l’objectif socialiste.
La Commune s’est battue pour des règles et des caractéristiques importantes de cette démocratie : l’élection et/ou la révocation de tous les politiciens, fonctionnaires, juges et enseignants ; pour la séparation de l’Église et de l’État ; pour le contrôle de la rémunération du travail ; pour la dissolution de l’armée permanente ; le blocage des loyers, etc.
La Commune à servit d’expérience indispensable pour les révolutionnaires au 20ème siècle et a trouvé son prolongement dans la Révolution d’Octobre 17 en Russie.
La Commune de Paris a également démontré la nécessité de briser l’appareil d’État capitaliste, et non de le prendre en charge ou de le réformer comme les forces réformistes et révisionnistes de tous bords voudraient nous le faire encore croire.
Le socialisme ne peut être construit que sur les ruines de l’appareil d’État capitaliste !
La leçon la plus importante de la Commune de1871 est que pour la révolution prolétarienne, une organisation forte et, unie et déterminée et liée à la classe ouvrière doit être construite afin de gagner et de garantir la victoire. La Commune avait encore en partie un caractère spontané qui reflétait l’influence du socialisme utopique, des idées anarchistes, mais aussi celles du marxisme.
Aujourd’hui, une leçon ineffaçable de la Commune de Paris c’est que face à un impérialisme fortement armé, avec l’impérialisme américain en tête, mais aussi avec ses diverses formes de domination et variantes de l’idéologie bourgeoise, il est indispensable de vaincre cet adversaire en étant organisée autour d’une stratégie, de tactiques révolutionnaires dans la perspective socialiste.
A cette fin, une importante bataille préliminaire doit avoir lieu sur le terrain idéologique, où il est décisif que la conception prolétarienne du monde, celle du matérialisme dialectique et historique, triomphe de l’idéologie bourgeoise dans tous les domaines. Que cette conception du monde s’avère plus forte face à toutes les influences réformistes, révisionnistes ou spontanéistes qui traversent le mouvement ouvrier et les masses populaires.
En particulier, cela signifie régler leurs comptes aux influences de toutes nuances de l’anticommunisme, qui n’ont toutes qu’un seul but :
– Barrer la route vers une société libérée pour la classe ouvrière,
– traîner dans la boue les réalisations du socialisme en Russie après la révolution d’octobre jusqu’après la seconde guerre mondiale ;
-trainer dans la boue les réalisations d’autres pays socialistes comme en Chine.
– Et surtout dissimuler la trahison du socialisme et le rétablissement d’un régime capitaliste bureaucratique dans ces pays.
Chers camarades,
l’ICOR, la Coordination internationale des partis et organisations révolutionnaires, a été fondée il y a plus de dix ans ; elle a commencé avec 40 partis et organisations ; aujourd’hui, l’ICOR comprend 62 membres dans 47 pays sur tous les continents.
En Europe, 28 partis et organisations ont trouvé leur place dans l’ICOR.
L’idée de base la plus importante de l’ICOR est peut-être que ce n’est que dans la coopération pratique, la coordination et la coopération dans la lutte de classe, dans la construction de partis comme dans la construction de la confiance mutuelle que nous pouvons progressivement surmonter les différences idéologiques et politiques existantes.
La fondation de l’ICOR est à ce jour une déclaration de guerre à toutes les raisons de refuser une coopération pratique à cause de différences idéologico-politiques existantes.
L’ICOR a tiré les leçons, avec l’aide également de la Commune de Paris, qu’il ne doit y avoir aucune lutte, aucune grève, aucun soulèvement et aucun développement révolutionnaire dans le monde qui ne bénéficie pas de la solidarité du mouvement ouvrier révolutionnaire, du mouvement marxiste-léniniste.
Ainsi, l’ICOR, ses nombreuses Résolutions, ses mouvements et délégations de solidarité et ses journées internationales de lutte ont contribué au développement et à la consolidation de la coopération et de la coordination.
Il y a six ans, ICOR a soutenu la lutte de libération kurde avec plus de 170 brigadistes sur le terrain : un centre de santé a été construit à Kobane/Rojava dans des conditions de guerre des plus difficiles. Aujourd’hui, le centre de santé fonctionne avant tout comme une clinique pour enfants et une maternité.
L’ICOR a organisé des événements importants lors du 100e anniversaire de la révolution d’Octobre pour tirer les leçons de la révolution d’Octobre pour aujourd’hui en tenant un séminaire correspondant. Des centaines de révolutionnaires ont pris part à cette discussion.
ICOR Europe s’est surtout consacré au soutien, à l’échange d’expériences en matière de construction de partis. Dans deux séminaires, les expériences de la construction de partis révolutionnaires et marxistes-léninistes ont été évaluées. Toujours dans le respect mutuel, la non-ingérence dans les questions d’organisation et le développement d’une grande confiance.
Bien sûr, l’ICOR a également d’importants fondements politiques et idéologiques.
La condition fondamentale pour devenir membre de l’ICOR est :
« un véritable travail révolutionnaire parmi la masse des exploités et des opprimés dans nos pays respectifs,
une politique de lutte de classe et le rejet de la collaboration de classe avec les monopoles dominants et leurs marionnettes,
la reconnaissance du bouleversement révolutionnaire des relations sociales et de la nécessité d’établir la dictature du prolétariat sous quelque forme que ce soit,
une séparation claire d’avec le révisionnisme, le trotskisme et l’anarchisme, d’avec toutes les formes d’anticommunisme telles que les attaques hostiles et l’agitation bourgeoise contre le soi-disant « stalinisme » ou « maoïsme » et la dictature du prolétariat,
Enfin, la reconnaissance et la réalisation de l’internationalisme prolétarien comme lien commun entre la théorie et la pratique de la coordination et de la coopération internationales des organisation membres…. »
(Extrait des statuts de l’ICOR)
L’ICOR est devenue une force et une voix incontestable pour la liberté, la démocratie et le socialisme.
Des journées de lutte commune se répandent parmi les travailleurs et les masses dans de plus en plus de pays,
– comme le 8 mars, journée internationale de la femme,
– Le 1er mai – la journée internationale de lutte de la classe ouvrière
-le 8 mai, le 6 août ou le 1er septembre (selon les pays), comme journées contre les guerres impérialistes et pour la commémoration des victimes des deux guerres mondiales,
– et en novembre, une journée de lutte pour l’environnement.
Ces journées de lutte et de grèves, de luttes réelles sont toujours l’occasion pour l’ICOR de pratiquer et de développer la coopération avec d’importants regroupements internationaux tels que ceux des travailleurs de l’automobile, des mineurs, des dockers et du mouvement combatif des femmes.
L’ICOR mène une politique de porte ouverte, toute coopération sur la base de la lutte est la bienvenue !
Le 1er mai 2021 a vu la naissance du Front uni international de lutte contre le fascisme et l’impérialisme. En collaboration avec l’ILPS (la Ligue Internationale de la lutte des Peuples) l’ICOR a résolument poursuivi ce projet au cours des deux dernières années et il a pu être lancé avec succès le 1er Mai 2021
Ce front uni prend également en compte le fait que nous devons faire face aux différentes évolutions à droite des gouvernements, des partis, ce qui se reflète dans toute la société.
Encore et encore, de nouvelles forces fascistes apparaissent et se révèlent être des ennemis mortels du mouvement révolutionnaire de la classe ouvrière.
Chers camarades,
La Commune de Paris a de nombreuses facettes et nous donne de nombreuses leçons.
Notre débat en tiendra certainement compte.
Le souci de la Coordination européenne d’ICOR Europe est que nous discutions de ces expériences et de ces leçons dans une culture de débat solidaire.
Mais ne nous arrêtons pas à une considération historique, mais rassemblons nos forces pour les tâches d’aujourd’hui dans la lutte pour la démocratie, la liberté et le socialisme.
Qui ne peut se mener que de manière organisée !
C’est pourquoi nous disons :
Organisons-nous pour la révolution socialiste !
En avant avec l’ICOR !
Vive la Commune de Paris de 1871 !
Je vous remercie ! »
Intervention de Joachim Griesbaum, pour le Comité de Coordination de l’ICOR en Europe (ECC)