Travailler en campagne politique :
L’UPML avec l’ICOR en campagne à l’occasion de la journée de lutte autour de la question.
La préparation : Dès cet été, l’Union Prolétarienne ML avait pris la décision de faire une véritable petite campagne en automne sur l’environnement. C’est début septembre que nous avons organisé une formation interne sur le sujet. En dehors de notre propre propagande, nous avons la littérature marxiste-léniniste (comme « Alerte à la catastrophe ») qui nous arme pour cette campagne.
Nous avons mis en page l’Appel de l’ICOR pour cette journée mondiale avec les signatures des organisations membres. Cela montrait le caractère international et coordonné de l’action. Cet Appel, nous l’avons diffusé autour de nous, notamment dans un quartier populaire, lors d’un stand à l’université, dans un rassemblement le 6 novembre, le 11 novembre dans une réunion de la « Libre Pensée », devant une entreprise SNCF où nous intervenons depuis quelques années, et enfin sur notre site internet.
Un bulletin de 4 pages a approfondi la question écologique en France : quelles étaient les positions du gouvernement et des divers Partis. Nous en concluions la nécessité de créer un nouveau Parti révolutionnaire tellement l’opportunisme est fort.
Un collage avec des affiches de l’ICOR « Sauvons l’environnement de l’économie de profit – des solutions révolutionnaires sont nécessaires ! » invitait à un débat public autour de la question, dans le cadre de notre « Café militant », qui se veut un cercle ouvert, collectif et populaire.
Quelques conclusions : le thème intéresse de plus en plus, nous avons eu de nombreux débats et rencontré beaucoup d’intérêt autour de nos stands. Il en ressort une question :
Qui est responsable de la dégradation effrayante de l’environnement ?
Ensuite, questions écologiques et sociales doivent aller de pair pour convaincre ! Une partie des gens sont anti-capitalistes, accusent les grands groupes et voient dans la COP 26 de « l’enfumage ». Une autre partie de la population pense que « nous sommes tous responsables », nous vivons dans « le luxe, la surconsommation ». Dans les débats qui suivaient on a constaté cependant qu’individuellement, on fait déjà pas mal d’efforts (trier, éviter des gaspillages de toute sorte, etc). La culpabilisation de la population en tant que consommateurs : il faudrait consommer moins, l’appel à acheter bio etc (avec le smic on ne pas loin?) C’est la vulgaire propagande bourgeoise
portée largement par les grands médias ; cette propagande épargne les responsables principaux des dégâts, les multinationales. Le « nouveau consommateur » doit être incité à acheter du « propre », « l’écologie » est un nouveau marché ! La propagande « tous responsables » s’oppose directement à la conscientisation surtout des couches populaires qui s’appauvrissent et voit de mieux en mieux l’hypocrisie dans ces discours. Par la culpabilisation, les capitalistes essaient de nous faire payer toujours plus (taxes sur l’essence, plaquettes des « voitures propres », produits bio etc.). Pour cela, nous sommes intervenus dans le prolétariat avec la phrase de Karl Marx : « Le capital épuise les deux – le travailleur et la nature. »
Pourquoi les COPs échouent-t-elles ?
La COP 26 a été un échec cuisant, mais prévisible ! Aucune décision qui corresponde à l’urgence vitale de la situation ! Pas de véritable aide aux pays dépendants pour lesquelles la catastrophe est déjà là ! Une camarade camerounaise a raconté que « la terre brûle en Afrique » que les impérialistes pillent et polluent !
Au Café militant, on a creusé la question. Est-ce la faute à l’Inde ou à la Chine ? Ces 2 pays construisent, il est vrai, des centaines de nouvelles centrales à charbon ? Oui, mais il n’y a pas qu’elles ! C’est l’ensemble du système impérialiste mondial qui, selon les lois inhérentes du capitalisme – soif de profit et concurrence redoublée – impose aujourd’hui à toute multinationale de s’approprier ce bien commun qu’est l’environnement et de le détruire de fait délibérément. Chaque entrepreneur pense : pas question de dépenser un sou pour sa protection tant que le rapport de forces ne l’impose pas. Dans ces conditions, les COP ne peuvent qu’échouer.
Prenons l’exemple de Total, une des puissantes sociétés pétrolières internationales d’origine française avec son méga-projet « Tilenga ». Total fait actuellement construire le plus long oléoduc du monde de 1500km d’Ouganda en Tanzanie pour lequel à ce jour plus de 100 000 personnes ont été déplacées de leurs terres et des réserves naturelles détruites, provoquant la colère de larges couches de la population. Mais le gouvernement Macron – pourtant élu « Champion de la Terre » par l’ONU il y a 3 ans – soutient nettement le projet. L’État d’Ouganda a fait arrêter et accuser les militants écologiques qui s’y opposaient.
D’ailleurs prenons l’exemple de Patrick Pouyanné, PDG de Total : haut fonctionnaire de l’État, conseiller technique ou directeur de cabinet sous différents gouvernements français. Les hauts fonctionnaires de l’Etat deviennent ceux des grands groupes : les super-monopoles internationaux ont érigé leur pouvoir sur toute la société, et leurs organes de direction ont fusionné avec ceux des États et des instances internationales.
Les COPS sont utiles ... pour le marketing des pollueurs comme Total, Shell, Chevron etc, tous invités à la table des COPS,… pour promouvoir et conclure des marchés et pour leur greenwashing ! C’est aussi le cas pour l’énergie atomique que le gouvernement français promeut à Glasgow comme « énergie propre d’avenir. » Quelle blague !
Pour nous, les COPs sont utiles parce qu’elles permettent de perdre des illusions car…
Les catastrophes sont en cours
Inondations ici, sécheresses là-bas ; drames en permanence. De multiples exemples dans tous les secteurs de la production et de la vie montrent la catastrophe où nous plonge le capitalisme: changer tout un système devient une nécessité ! Dans toutes nos lutte la question de l’environnement doit être portée dans toutes les luttes, elle les concerne toutes : la lutte pour l’emploi et les salaires, la lutte des femmes, l’avenir de la jeunesse, la lutte contre la mal-bouffe, contre la guerre impérialiste, etc. Il faut s’en donner les moyens c’est pourquoi nous participons à des tentatives de regroupement pour promouvoir le socialisme révolutionnaire comme seule perspective réaliste. Il faut renforcer les forces révolutionnaires en menant la lutte idéologique contre anticommunisme, et toutes les formes de réformisme — y compris dans nos têtes.
Pour recréer un Parti révolutionnaire en France ! La voix des communistes doit se renforcer par la coopération la plus large et l’approfondissement du débat. Dans ce sens, nous étions ravis qu’à l’occasion de la journée pour l’environnement la coopération entre organisations membres de l’ICOR à Paris continue aussi et s’installe dans la durée !