Communiqué de presse du Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD)
Le Rapport d’Amnesty International nous renforce, Jeff Halper du Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD) écrit à propos de la publication d’Amnesty International sur la politique d’apartheid de l’État d’Israël envers les Palestiniens et Palestiniennes :
Comme beaucoup d’entre vous le savent, Amnesty International vient de publier un rapport complet, riche, clair et exhaustif intitulé « L’apartheid d’Israël contre les Palestiniens ; un système de domination cruel et des crimes contre l’humanité », a été publié.
Nous, au Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD), dans nos différentes sections (Israël / Palestine, États-Unis, Grande-Bretagne, Finlande et Allemagne) saluons le rapport, dont nous pensons qu’il va changer le débat public sur le « conflit ».
Comme le font les rapports similaires (bien que moins radicaux) de B’tselem et de Rights Watch. Human Rights Watch sont en train de le faire.
Pour soutenir la précieuse contribution d’Amnesty à la lutte pour la justice pour les Palestiniens, l’ICAHD a publié la déclaration suivante, que nous vous demandons à tous de faire circuler :
« Le Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD) salue le précieux rapport complet d’Amnesty International… . Le rapport, qui traite directement du régime d’apartheid israélien s’inscrit dans le cadre des droits de l’homme, expose de manière très détaillée comment le régime israélien —‘régime institutionnalisé d’oppression et de domination systématiques sur les Palestiniens’ — viole grossièrement le droit international humanitaire.
C’est l’un des mérites d’Amnesty que de comprendre, contrairement à la plupart des organisations de défense des droits de l’homme, comprend que le régime d’apartheid englobe l’ensemble du pays, aussi bien Israël que les territoires palestiniens occupés, et pas seulement ces derniers. Amnesty commence son enquête sur les racines de l’apartheid en 1948 et met en évidence la caractère systémique de ce régime de ségrégation et d’oppression que l’apartheid dans un projet de colonialisme de peuplement à l’échelle du pays, qui visait à population palestinienne dans son intégralité.
Le rapport d’Amnesty nous renforce, nous qui travaillons à la base pour la justice en Palestine, en nous montrant les nombreux instruments juridiques dont nous disposons et que nous pouvons utiliser et que nous devrions utiliser plus efficacement dans notre quête de justice en Palestine. Le problème auquel nous sommes confrontés et auquel nous sommes tous confrontés lorsque nous invoquons le droit international c’est bien sûr que les gouvernements et les tribunaux ont la responsabilité de le faire respecter – et refusent de le faire pour des raisons politiques.
Amnesty l’admet volontiers. La communauté internationale’, dit-on, ‘est restée impassible, quand Israël avait les mains libres pour déposséder les Palestiniens de leurs biens, les séparer, les contrôler, les opprimer et dominer. Les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU adoptées au fil des ans n’ont pas été mises en œuvre sans qu’Israël n’ait à craindre des conséquences pour ses actes contraires au droit international’.
Il convient de noter que le Département d’État américain, dans l’heure ou les deux heures qui ont suivi la publication du rapport a été ‘rejeté’, mais l’ambassadeur américain en Israël l’a même qualifié d »absurde. Dans une déclaration auto dénigrante, l’ambassadeur a déclaré que le langage du rapport, le langage des droits de l’homme, ‘n’est pas le langage que nous avons utilisé que nous avons utilisé et que nous n’utiliserons pas’. Les tribunaux du monde entier refusent également d’examiner les cas de violations des droits de l’homme. D’entendre les violations israéliennes des droits de l’homme, bien que la doctrine de la compétence universelle les y oblige à le faire.
En tant qu’organisation politique israélienne qui s’engage aux côtés de nos partenaires palestiniens et partenaires israéliens critiques en faveur d’une solution politique juste, l’ICAHD reconnaît le pouvoir de la communauté internationale, qui agit dans le cadre du droit international pour mettre fin à l’apartheid israélien.
En réponse les militants de base de l’ICAHD appellent à examiner les 70 recommandations d’action concrètes d’Amnesty – faire pression sur notre gouvernement pour qu’il mette en œuvre les instruments juridiques qui interdisent l’apartheid.
Appliquer l’apartheid, par exemple en imposant un embargo sur les armes et d’autres sanctions ciblées contre Israël ; d’interdire les biens des colonies et de punir les auteurs de crimes en vertu du droit international.
Poursuivre en justice selon le droit international – et les traduire en campagnes politiques efficaces de les traduire en actions concrètes.
Nous sommes tous conscients que l’application du droit international ne met pas vraiment fin à l’oppression ; pour cela, une solution politique est nécessaire. Mais il est dans la nature des choses que les organisations de défense des droits de l’homme ne s’engagent pas pour des solutions politiques. Enlever le joug de l’apartheid du cou des Palestiniens est une première étape nécessaire, et c’est à cette fin que le rapport donne des conseils utiles. Mais, comme en Afrique du Sud, nous sommes conscients que l’apartheid, qui trouve ses racines dans le colonialisme de peuplement, ne peut être éradiqué qu’au moyen d’un processus de décolonisation, pour lequel nous devons nous battre politiquement. Ce n’est qu’alors nous pourrons passer à une nouvelle réalité post-apartheid, juste et inclusive ».