27 décembre 2024

Résistance ouvrière et populaire en Europe – ou opportunisme : « A bas les armes # augmentez les salaires ! »

La guerre en Ukraine n’est pas celle de la classe ouvrière et les masses populaires – ni en Ukraine, ni en Russie, ni dans les pays de l’OTAN. Manifestations et grèves expriment ce que pense une grande partie de la population. Apparaissent, surtout en Grèce et en Italie, des actions de  résistance active contre la guerre et pour les besoins urgents en emplois et salaires. Mais le mouvement ouvrier et révolutionnaire est divisé.

Protestations en Italie

 Dès mars, des manifestations ouvrières et des grèves avaient eu lieu à l’aéroport de Pise et

dans le port de Livourne contre le déchargement de matériel de guerre, déclaré de manière provocante aide humanitaire. Début avril, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes d’Italie contre la guerre en Ukraine et la course guerrière de l’OTAN.

Les syndicats italiens Si-Cobas et USB avaient appelé à une grève nationale des transports pour le 22 avril. Il est à noter que cette grève a également été menée liant des revendications contre la guerre en Ukraine à l’amélioration de la situation sociale des travailleurs.

20 Mai : grève nationale en Italie contre la guerre en Ukraine

 Le 20 mai, entre autres le syndicat de base Si-Cobas a appelé à une grève nationale de 24 heures, tous secteurs confondus, contre la guerre impérialiste en Ukraine et ses conséquences, pour son arrêt immédiat ainsi que pour de nombreuses autres revendications politiques et économiques.

L’appel à la grève de SI Cobas dit:   

« La guerre entre la Russie et l’Ukraine représente un bond en avant dans la crise systémique du mode de production capitaliste ; un affrontement pour le contrôle des richesses et des marchés dans les régions de l’ex-Union soviétique, qui oppose l’impérialisme russe, qui vise à stopper l’érosion de sa sphère d’influence, au bloc USA-UE-OTAN déterminé à avancer dans sa percée vers l’Est. … Le gouvernement Draghi a participé à cette guerre par une livraison massive d’armes au gouvernement ukrainien, avec l’augmentation des dépenses militaires (jusqu’à deux pour cent du produit intérieur brut) … .

Ces choix ont déjà de très lourdes conséquences sociales pour les travailleurs et les couches les plus vulnérables de la population, déjà durement touchés par deux années de pandémie qui ne semble pas vouloir prendre fin malgré la baisse de sa médiatisation …

La grève du 20 mai part donc de la nécessité de montrer notre opposition radicale sans équivoque à la guerre comme instrument clé et moment de la restructuration capitaliste, notre condamnation du rôle anti-ouvrier de toutes les parties actives dans le conflit (Etats-Unis, UE, gouvernement ukrainien et Russie.) C’est la condamnation et l’opposition au militarisme de ‘notre patrie’, et notre ferme conviction que seule une mobilisation exceptionnelle des travailleurs et des masses opprimées peut arrêter la course folle vers l’abîme d’une nouvelle guerre mondiale ».

SI-Cobas participe à la construction du « Front uni anti-impérialiste et antifasciste » initié par la Coordination internationale des organisations révolutionnaires.

Manifestations et grève générale en Grèce : « Le port appartient au peuple ».

 Selon des sondages récents, 74% de la population grecque est actuellement opposée à la politique ukrainienne de l’OTAN et exige la stricte neutralité de la Grèce. Le gouvernement détesté fait cependant de la Grèce une zone de déploiement d’armes de l’OTAN dans le conflit en Ukraine.

Les travailleurs passent à l’offensive

L’appauvrissement des travailleurs en Grèce depuis plus de dix ans est démesuré. Réduction des salaires et licenciements massifs ont lieu actuellement dans beaucoup de grandes entreprises. Mais, depuis quelque temps, la classe ouvrière passe à l’offensive, surtout dans les grandes entreprises. Chez Larko ou Cosco, chez Lidl, dans le secteur de la santé, les travailleurs se mettent en grève. La solidarité est très forte au niveau national et international, par exemple chez Cosco et Larko. Les grèves de solidarité se multiplient également.

Les activités contre la guerre impérialiste actuelle en Ukraine montrent la conscience et la combativité en progression. Déjà en avril, les dockers au Pirée et la population d’Athènes se sont opposés à l’amarrage du porte-avions français Charles de Gaulle à partir duquel des avions décollaient pour surveiller l’espace aérien autour de l’Ukraine. Les travailleurs de la compagnie ferroviaire grecque TrainOSE ont refusé de transporter des chars américains depuis le port d’Alexandroúpolis. Ils ont réussi à bloquer ces chars pendant plus de deux semaines malgré l’intervention brutale de la police. Face à cette situation, presque toutes les sections syndicales de Thessalonique ont exigé dans leurs résolutions que les chemins de fer grecs ne participent pas au transport de matériel de guerre.

La grève générale, un signal !

La grève générale en avril a été un signal important, montrant que les travailleurs ne descendent pas seulement dans la rue contre le transfert du fardeau de la crise sur leurs dos, mais aussi contre la guerre en Ukraine. Il est rare que les fédérations syndicales des travailleurs (GSEE), des fonctionnaires (ADEDY) et la confédération syndicale de gauche PAME se soient mobilisées ensemble. Les administrations, les banques et les écoles sont restées en grande partie fermées. Jamais les masses ouvrières n’avaient été aussi visibles et tangibles dans les rues d’Athènes, montrant clairement qu’elles ne sont plus disposées à accepter le transfert sur leur dos du fardeau de la guerre et de la crise. Cependant, de nombreuses actions ont été organisées par des forces d’orientation réformiste et révisionniste. Une évolution vers une résistance de masse active avec une orientation anti-impérialiste conséquente exige que le mouvement ouvrier en finisse avec les illusions existantes.

Et ailleurs ?

Dans plusieurs pays, les syndicats ont appelé à des manifestations, en opposition à la guerre d’agression de la Russie. En même temps, beaucoup de directions syndicales soutiennent la politique de guerre de l’OTAN/UE et de leurs Etats. En Allemagne, l’Alliance de l’industrie allemande (Bund deutscher Industrie, BDI) et le syndicat de la métallurgie (IG Metall) ont publié une déclaration commune, dans laquelle la direction syndicale dit que patrons et syndicats «soutiennent fermement les mesures de sanctions imposées à la Russie par le gouvernement fédéral, l’Union européenne et les alliés occidentaux. Ces sanctions peuvent également avoir des conséquences négatives pour l’Allemagne, ses entreprises et ses employés… Nous sommes … prêts à apporter notre contribution à cet égard ».

En France, une déclaration remarquable de la CGT

Les organisations ayant une orientation antiimpérialiste claire sont rares. Le NPA (réclame des armes pour l’Ukraine !!) et LFI soutiennent la politique de guerre de l’OTAN. Le 20 mai, la déclaration du Comité confédéral national (CCN) de la CGT (voir note 1) s’oppose à un tel social-chauvinisme et s’exprime aussi contre les sanctions qui frapperaient la population en Russie. Le CCN condamne la guerre en Ukraine comme étant impérialiste. Les conséquences sociales pour le classe ouvrière sont  dénoncées. Mais qu’en est-il de l’organisation de protestations actives, de coordination les nombreuses luttes pour une hausse des salaires afin de les rendre visibles et fortes et pour les politiser ?

La guerre doit également être un thème essentiel pour les élections législatives de juin. Le gouvernement Macron, avec ses livraisons d’armes lourdes pour l’Ukraine, a du sang sur les mains. Aucune voix pour les Partis « va-t-en-guerre », ni pour ceux qui se taisent par rapport à cette guerre entre deux blocs impérialistes !

« Pas un homme ni un sou pour ce système », disait Karl Liebknecht, antimilitariste et révolutionnaire allemand face à la 1ère Guerre mondiale.

 Résistance : NON à la livraison d’armes en Ukraine !

Nous ne payerons pas pour leur crise et leur guerre !

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