Intervention de l’UPML au rassemblement de la journée internationale pour l’environnement en novembre 2022:
Le monde a vécu en 2022 tous les effets du réchauffement climatique – feux de forêts, la canicule, cause de maladies et des morts, météo extrêmes avec de gigantesques inondations au Pakistan, la sécheresses, le manque d’eau.
La température monte – en moyenne sur la planète de 1,15 degrés. Cela semble peu, mais on en voit déjà les effets graves !
Aujourd’hui : les experts des États du monde pour le climat sonnent l’alerte : un réchauffement jusqu’à 5,7°C pourrait se produire jusqu’en 2100 !
– Dès aujourd’hui, des météos extrêmes se produisent
– Le réchauffement contribue à la disparition rapide d’espèces qui ne trouvent plus leurs conditions d’existence. Les forêts meurent avec la sécheresse, qu’on peu observer déjà. Les forêts refroidissent la Terre, leur disparition aurait des effets catastrophiques.
– Le réchauffement contribue à l’élévation du niveau de la mer, de plus en plus rapide, qui menace des millions d’habitants proches des côtes.
Si les pôles fondent complètement, le niveau de la mer pourrait monter jusqu’à 2 m disent les scientifiques.
– Plus la température se réchauffera, plus il sera difficile de produire et de transporter de la nourriture. Les populations dans les pays opprimés seront, là encore, les plus durement touchées.
Cette perspective catastrophique n’est pas inévitable
Il faut réduire tout de suite fortement les émissions du gaz carbonique qui fait que l’atmosphère se réchauffe : il faut parvenir au moins à des émissions nettes de CO₂ nulles.
Réduire fortement les émissions des autres gaz à effet de serre notamment le méthane.
Le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat de l’ONU) exige d’agir maintenant : une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 70 à 80 % d’ici la deuxième moitié du siècle. Et zéro émission en 2100, au plus tard.
En 2015, à la COP 21, 200 États à Paris avaient fixé l’objectif de limiter la hausse de la température globale à +1,5 degrés d’ici 2100.
Cet accord est un échec – nous accusons les gouvernements du monde surtout des pays riches, nous accusons les grands groupes industriels, les banques qui continuent à investir dans les énergies fossiles (pétrole, gaz) et qui produisent les gaz polluants.
La quantité de ces gaz n’a pas diminué. Aujourd’hui, la quantité de ces gaz carbonique et méthane augmente ( 50 % de plus par rapport à l’ère préindustrielle).
Nous accusons en France les banques : Société générale, BNP Parisbas, qui investissent dans des énergies sales. Nous accusons le groupe Total qui a chassé 100 000 personnes en Tanzanie et Ouganda pour pouvoir construire le plus grande pipeline pour exploiter du pétrole en Afrique pour son seul profit.
Nous accusons Renault et PSA Stellantis qui imposent leurs voitures à essence/diesel encore pour des décennies – à cause toujours de leur soif de profit.
L’annuelle Conférence des États pour le climat, la COP 27 qui se tient actuellement en Égypte est devenue une « machine à laver vert » (« greenwashing »), dit Greta Thunberg la militante écologiste connue mondialement. « Elles ne sont pas vraiment destinées à changer le système mais à encourager des progrès graduels devenus vains au regard de l’urgence climatique, » argumente la militante de 19 ans.
L’accord de Paris est un échec – le capitalisme est accusé. Sa soif de profit, sa concurrence, son incapacité à agir internationalement ! Voilà l’ennemi, avec ses gouvernements, ses conférences et ses gros industriels.
Les actions symboliques sont inutiles. Les forces dominantes savent très bien ce qui se passe et elles prennent leurs décisions en pleine conscience. Des actions individuelles peuvent attirer l’attention, jets de peinture sur des tableaux, mais elles doivent viser à /§la mobilisation des masses, surtout celle de la classe ouvrière.
Résistance ! L’avenir est à la lutte des peuples !
Organisons-nous dans le front uni anti-impérialiste et antifasciste !
Pour le socialisme révolutionnaire !
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Quelques appréciations du rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat de l’ONU)
En particulier il soutient que les financements dans les énergies renouvelables « sont bien en deçà de ce qui est nécessaire » et sont même insignifiants en comparaison des subventions accordées aux combustibles fossiles. Il conclut que la simple suppression de ces subventions pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 10 % d’ici à 2030.
DES RÉDUCTIONS FORTES ET RAPIDES DES ÉMISSIONS DE MÉTHANE SONT FONDAMENTALES
Bien que sa durée de vie soit plus courte et qu’il soit moins abondant dans l’atmosphère que le dioxyde de carbone, le méthane est un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant. D’ici 2050, il devrait représenter 60 % des émissions de gaz à effet de serre autres que le CO2. Toutefois, comme il est moins persistant dans l’atmosphère, des réductions importantes de ses émissions pourraient permettre de réduire rapidement son impact sur le réchauffement climatique.
L’un des moyens les plus efficaces d’y parvenir serait de cibler les émissions « fugitives », c’est-à-dire le méthane qui s’échappe dans l’atmosphère lors de l’extraction et du transport du gaz naturel, ou depuis les puits de pétrole abandonnés depuis longtemps. Le GIEC estime que les émissions fugitives représentent environ 32 % du méthane rejeté dans l’atmosphère au niveau mondial et 6 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre.
L’ÉLIMINATION DU CO2 : UNE MESURE ESSENTIELLE À COURT TERME –
MAIS PAS SANS RÉSERVES
Compte tenu de la lenteur des progrès réalisés pour réduire la quantité de gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère, le rapport affirme qu’il sera vital, dans l’intervalle, d’éliminer une partie de ceux qui y sont déjà présents. Selon certaines estimations, 10 gigatonnes de CO2 (soit plus que la production annuelle totale des États-Unis) devront être éliminées de l’atmosphère chaque année d’ici 2050. Toutefois, certaines des méthodes utilisées pour y parvenir sont susceptibles de présenter des inconvénients plus importants que d’autres.
« Nous avons pris tellement de temps pour entreprendre les actions nécessaires qu’il n’est pas étonnant que certains de ces modèles considèrent que l’élimination du dioxyde de carbone a un rôle à jouer, en particulier si nous voulons maintenir l’augmentation de la température en dessous de 1,5 °C », explique Barron. « Il est presque toujours plus facile de ne pas émettre de dioxyde de carbone en premier lieu. Mais il y a beaucoup de choses sur la liste du rapport, comme la reforestation, l’amélioration de la gestion des forêts, de meilleures pratiques agricoles, ou la protection des écosystèmes côtiers, qui capturent naturellement du dioxyde de carbone et qui sont également bénéfiques pour la biodiversité et les besoins des populations locales, et que nous voudrions donc probablement mettre en place de toute façon. Ce qui est problématique, c’est que certaines personnes voudraient qu’une technologie magique s’occupe du problème à notre place. »
Pour cela, le rapport soulève que certains efforts d’élimination du carbone, tels que la reforestation (planter des forêts là où il n’y en a pas) et la conversion de terres pour la production de biocarburants, peuvent avoir des effets négatifs sur la biodiversité et sur les besoins des populations locales, tandis que la fertilisation des océans (ensemencer les couches supérieures des océans avec des nutriments afin de favoriser la croissance du plancton) pourrait entraîner des modifications des écosystèmes ainsi qu’une acidification des eaux plus profondes.
Pour avoir deux chances sur trois de maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous des 2 °C, les modèles prévoient que, d’ici à 2100, nous devrons pomper entre 170 et 900 milliards de tonnes de dioxyde de carbone de l’atmosphère, en utilisant l’une des deux technologies suivantes, ou les deux ensemble, conclut le rapport du GIEC.
Dans la première, la BECSC, des plantes sont brûlées dans des centrales électriques, et le CO2 qui en résulte est capté au niveau de la cheminée et enfoui sous terre, ce qui entraîne une élimination nette de CO2 de l’atmosphère. Dans la seconde, la DAC, des machines aspirent littéralement le CO2 dans l’air par le biais d’une réaction chimique.
Les deux technologies présentent de sérieux inconvénients, selon leurs détracteurs. Pour cultiver suffisamment de plantes pour la BECSC, il faudrait leur consacrer d’immenses étendues de terres agricoles. La DAC, quant à elle, est encore extrêmement coûteuse.
URGENT, MAIS PAS IMPOSSIBLE
John Kerry, envoyé spécial du président des États-Unis pour le climat, qualifie le rapport de « moment décisif pour notre planète », et affirme qu’il montre que « nous ne sommes pas à la hauteur dans notre combat pour éviter les pires conséquences de la crise climatique ». Il ajoute toutefois que « nous disposons des outils nécessaires pour atteindre nos objectifs, réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, atteindre le zéro émission nette d’ici à 2050 et garantir une planète plus saine et plus propre ». Malgré l’urgence soulignée par les conclusions du rapport, Barron tient à mettre en garde contre l’idée selon laquelle, si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter après 2025, la bataille sera perdue. « Même si nous devions dépasser les 1,5 °C, chaque dixième de degré qui nous séparera des 2 °C conduira à une réduction énorme de la quantité de personnes en souffrance », souligne-t-il. « Nous devons vraiment accélérer ce que nous faisons de manière drastique sur tous les fronts, et plus nous attendons pour le faire, plus les dégâts climatiques seront importants. »
« La plus grande incertitude du rapport du GIEC est de savoir ce que feront les gens, et cela n’échappe pas à notre contrôle. Nous pouvons choisir de nous engager dans une voie ou dans une autre. La question est de savoir à quel point les gens voudront bien se battre. »
Cet article est initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.