21 décembre 2024

Balles coloniales le 14 juillet 53

Il est bon de rappeler l’histoire réelle de la France impérialiste. Nous vous invitons à vous instruire en lisant ce dont fût (et sera toujours) capable cette « douce France » qu’on nous enseigne à l’école.
Si Maurice Rajsfus a eu raison de mettre en lumière et de dénoncer, pendant  de nombreuses années les actions de la police française tout au long de l’histoire et jusque dans leurs développements les plus récents (le dernier en date c’est l’assassinat de Nahel), les crimes policiers, appelés plus communément « bavures » restent largement impunis. Impunis ? Par qui pourraient-ils être punis quant on sait que la police, tout comme la justice sont des piliers de l’Etat ? D’ailleurs qui instruit les policiers, qui donne les ordres de matraquer, voire de tuer les opposants réels ou supposés si ce n’est l’Etat « républicain »? C’est cet Etat que le prolétariat et ses alliés doivent détruire. (voir à ce sujet notre « Projet de programme)— note de la rédaction du blog

À LA MÉMOIRE DES VICTIMES D’UNE RÉPRESSION SANGLANTE le 14 juillet 1953

LE 13 JUILLET 2023
18h30• Commémoration devant la plaque, place de la Nation en présence des familles de victimes.
19h45• Visite de l’exposition photographique retraçant ce drame de la colonisation. Elle restera plusieurs jours sur la Place de la Nation.
20h15 • Lecture théâtralisée interprétée par des comédiens et des adhérents de la LDH; et mise en scène par le metteur en scène Patrick Karl des débats à l’Assemblée Nationale du 15 juillet 1953 sur cette manifestation. Débats houleux entre la gauche, la droite et l’extrême droite, qui 70 ans après ne perd pas de son acuité et de son actualité. Cette courte lecture est suivie par un Réquisitoire d’ Arié Alimi, avocat, qui dénoncera le scandale de l’impunité : comment instruire le procès d’un procès qui n’a pas eu lieu, quelles conséquences de l’absence de justice

21h15 – Minuit • Une animation musicale, moment festif pour clôturer la soirée au kiosque, place de la Nation.

LE 14 JUILLET 2023

  • Pour renouer avec les défilés populaires du 14 juillet, un défilé Bastille-Nation (même itinéraire qu’en 1953) pourrait être organisé avec la participation de partis politiques, syndicats, associations et des collectifs existants.

Le 14 juillet 1953, la gauche communiste et syndicale, célèbre la fête nationale, comme c’est la tradition, par une manifestation à Paris. Y participent plusieurs milliers d’indépendantistes algériens, quand ils arrivent place de la Nation, les policiers demandent le retrait du drapeau algérien et des mots d’ordre indépendantistes et tirent froidement sur les manifestants algériens. Six d’entre eux sont tués, ainsi qu’un militant de la CGT. Et on compte des dizaines de blessés par balles.

Pendant plusieurs décennies, ce drame a été effacé de nos mémoires. Des historiens, Maurice Rajsfus, journaliste et écrivain, Daniel Kupferstein, cinéaste, l’ont sorti de l’oubli. Depuis, une plaque commémorative a été posée par la Mairie de Paris en 2017 et chaque année, à l’initiative de la LDH, notre collectif rend hommage aux victimes ; 2023 marque le 70ème anniversaire de la répression sanglante de la manifestation du 14 juillet.1953. Nous avons l’ambition de commémorer cet anniversaire à la hauteur de l’évènement et de ses enjeux tant mémoriels et historiographiques qu’actuels.

Des initiatives ont déjà eu lieu depuis la fin mai 2023, et se poursuivent —voir plus haut.

PARIS, le 14 JUILLET 1953

Le 14 JUILLET 1953, la France coloniale disperse dans le sang la manifestation pacifique organisée à Paris par les travailleurs français et algériens.

Au moment du retour des corps dans les régions d’origine, l’ensemble des formations politiques nationales, de façon concertée et organisée, rendit hommage sur place en Algérie aux victimes du 14 juillet 1953.

../… L’accueil des cercueils sur l’esplanade du port d’Alger fut particulièrement impressionnant par l’assistance massive sous ce soleil de juillet et un service d’ordre impeccable des dockers qui avec évidence étaient sur leur terrain.

Plusieurs des convois funéraires furent bloqués par la police colonialiste au niveau des différentes destinations du pays pour empêcher l’expression d’un large mouvement de protestation patriotique du genre de celui qui avait donné naissance au FADRL deux ans auparavant. [1]

Le convoi vers la région de Mchedallah, du côté de Tasmalt, en hommage à Abdallah Bacha ne put être bloqué et a connu au cimetière du village natal, en pleine montagne, un accueil populaire inoubliable : femmes dont les parentes de la victime avec bouquets de fleurs, jeunes du mouvement scout et leurs chants patriotiques à l’arrivée de la large délégation au sein de laquelle figuraient aussi des européens responsables d’associations.

14 JUILLET 1953, la France coloniale disperse dans le sang la manifestation pacifique organisée à Paris par les travailleurs français et algériens à l’appel de la CGT, du PCF et de la délégation permanente du MTLD.

Défilé les travailleurs algériens manifestations CGT Paris 14 juillet 1953 DR-IHS CGT
Défilé les travailleurs algériens manifestations CGT Paris 14 juillet 1953 DR-IHS CGT

 

L’ordre imposant et impeccable des Nord-Africains marquait bien leur intention d’éviter tout désordre : leur groupement, par bloc de 300 environ, leur encadrement par deux files en brassards vert, la liaison des chefs de groupe, tout était sérieux, imposant et magnifique [2].

Lors de la célébration des fêtes du 14 juillet 1953 [3] , des centaines de travailleurs, français et algériens, défilent de la Bastille à la Nation, en clamant dans l’union totale, leur volonté de liberté et paix.

La police [4] ouvre le feu sur les manifestants en tuant à balle réelles sept manifestants, six algériens et un français et en blesse une centaine d’autres.

Les sept manifestants assassinés sont :

  • Abdellah Bacha (Bahalil – commune d’Aghbalou, daïra de M’chedallah),
  • Larbi Daoui (Oran),
  • Abdelkader Trari (Nedroumah),
  • Mouhoub Illoul (Oued Amizour),
  • Tahar Madjine (Lafayette),
  • Amar Tadjadid (Tigzirt-sur-Mer)
  • Maurice Lurot (militant syndicaliste Paris – XVIIIème arrondissement).

Cette fusillade a été dénoncée dans le monde entier.

En France et en Algérie, pendant plusieurs jours, voire des semaines, des motions de protestations contre les provocations de la police lors de cette manifestation ont été adressés au ministre de l’Intérieur … [5] … notamment de la part des travailleurs des briqueteries Bizot à Constantine, des carrières de Bekeira, des comptoirs numidiens, des mineurs de Beni Rasdoun, des métallos, du syndicat des ouvriers métallurgistes de Bône, des dockers de Jijel, des conseillers municipaux du 2ème collège de Souk Ahras, de la cellule Pierre Sermard du PCA à Oran, de l’UDMA et des Ouléma, des postiers d’Alger, des ouvriers des ateliers Terrain et, enfin des sections locales MTLD et PCA de Cherchell.

En France, plusieurs arrêts de travail en signe de protestation ont été observés au niveau de différentes villes, notamment à Lesconil, port de pêche, et à la fosse 9 d’Escarpelles, pendant 24 heures, par 200 Nord Africains. Plusieurs autres marches au niveau de plusieurs autres villes… [6]

… Pendant la manifestation, les messalistes avaient aussi des revendications économiques et sociales dont témoignaient de nombreuses banderoles (« À travail égal, salaire égal », « Prestations sociales pour tous, extension de la Sécurité sociale en Algérie »). Ils réclamaient la libération de Messali Hadj et de tous les « prisonniers politiques » [7]

Alger Républicain” daté du 22 juillet 1953, rapporte les noms des sept fusillés et les circonstances de leurs enterrements émouvants qui ont eu lieu en présence de foules nombreuses à travers plusieurs régions du pays et même en France.

Témoignage d’un témoin d’époque :  [8] sur l’hommage rendu sur place en Algérie aux victimes du 14 juillet 1953 à l’occasion de l ’inhumation des corps dans les régions d’origine :

L’hommage fut rendu de façon concertée et organisée par l’ensemble des formations politiques nationales, à l’initiative du PCA et avec le soutien médiatique d’Alger républicain et pratique des organisations syndicales CGT .

L’accueil des cercueils sur l’esplanade du port d’Alger fut particulièrement impressionnant par l’assistance massive sous ce soleil de juillet et un service d’ordre impeccable des dockers qui avec évidence étaient sur leur terrain.

Plusieurs des convois funéraires furent bloqués par la police colonialiste au niveau des différentes destinations du pays pour empêcher l’expression d’un large mouvement de protestation patriotique du genre de celui qui avait donné naissance au FADRL deux ans auparavant.

Le convoi vers la région de Mchedallah, du côté de Tasmalt, en hommage à Abdallah Bacha ne put être bloqué et a connu au cimetière du village natal, en pleine montagne, un accueil populaire inoubliable : femmes dont les parentes de la victime avec bouquets de fleurs, jeunes du mouvement scout et leurs chants patriotiques à l’arrivée de la large délégation au sein de laquelle figuraient aussi des européens responsables d’associations.
En présence de Oulebsir, responsable MTLD de la région, des allocutions ont été prononcées dans un bel esprit unitaire par Abdelhamid Mehri (dirigeant MTLD) en arabe, Sadek Hadjerès (représentant le PCA) en kabyle, Youcef BriKi (représentant des Syndicats Algériens CGT) en français et d’autres.

À un moment donné, une escorte à dos de mulet représentant les autorités a fait son apparition et s’est tenue à distance. Sans doute le fait qu’elle était conduite par un caïd connu pour sa neutralité bienveillante (il était le père d’un dirigeant nationaliste), s’ajoutant au rassemblement massif d’une population motivée, a-t-il contribué au bon déroulement de l’hommage, qui fut le plus souvent contrecarré ailleurs.

Ahmed Bencherif lors d’une conférence donnée au musée du Moudjahed de Naama le 05 juillet 2011 : « La répression de la manifestation pacifique du 14 juillet 1953 à Paris » rappelle dans une brève introduction le contexte de la politique de répression poursuivie par la France contre le peuple algérien qui se prolongeait jusqu’en Métropole où elle visait spécialement les immigrés algériens de plus en plus nombreux… [9], avant de décrire la manifestation pacifique du 14 juillet 1953

Ce jour-là, 14 juillet 53, comme tous les ans depuis 1936, le PCF et la CGT organisent une manifestation à Paris pour célébrer les idéaux de la République et depuis 1945 ceux de la Résistance. Près de 10 000 personnes y participent et parmi elles 2 000 manifestants défilent derrière les banderoles du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) le principal mouvement nationaliste algérien dirigé par Messali Hadj. La plupart sont algérien(ne)s, mais on y trouve aussi des Tunisien(nes) et des Marocain(e)s qui se battent pour la fin du colonialisme français dans leur pays. Les militant(e)s nord-africains y brandissent des drapeaux algériens et scandent des slogans hostiles au colonialisme et en faveur de la libération de Messali Hadj et de l’indépendance. Autant de symboles qui vont entraîner une répression sanglante de la police française à l’encontre des Nord-africains lors de l’arrivée du cortège sur la place de la Nation.

La manifestation était pacifique et il n’y eut aucune provocation. Mais la police ouvrit le feu. Le bilan était lourd : 7 morts (6 ouvriers algériens et un ouvrier français, militant de la CGT) et une centaine de blessés dont quarante dans un état grave. L’un de ces blessés était Abdelhamid El Mokrani qui, entré dans le coma, fut soigné et eut la vie sauve.

Le gouvernement de Joseph Laniel, président du Conseil, couvrit la répression et soutint les policiers assassins qui ne furent jamais inquiétés. Pire, le journal le Figaro, dans son édition du 17 juillet, criminalisa les manifestants et les accusa d’avoir commis des actes barbares, pris des armes blanches (couteaux, barres de fer et des pavés, des chaises et des bancs), provoqué et agressé des policiers.

Longtemps, la responsabilité des violences exercées le 14 juillet 53 fut imputée aux manifestants ; mais les travaux d’historiens ont récusé ces accusations.

ENTRE AUTRES TÉMOIGNAGES :

DAOUI LARBI est né en 1924 à Ain-Sefra. Avant de partir en France, il a travaillé chez plusieurs patrons européens à Ain-Sefra comme serveur, puis veilleur de nuit à l’hôtel le Progrès. Il habitait avec sa mère et ses frères au ksar de Sidi Boutkhil. Il immigra en 1950 en France et milita au MTLD.

Il était simple et modeste, avait une grande ferveur militante ce qui le faisait apprécier par son entourage. Il mourut comme martyr le 14 juillet 53 lors de cette grande manifestation pacifique.

La fédération de France du MTLD ramena les restes de Daoui Larbi dans un cercueil et couverts du drapeau algérien, par bateau à Oran qui arriva vers le 21 juillet de la même année. À la mosquée Turque de la rue Philippe, on officia pour lui la prière des morts. De là, la dépouille fut transportée à Ain-Sefra. L’administrateur de la commune mixte était déjà avisé par sa hiérarchie. Des notables et le frère de la victime allèrent lui demander le permis d’inhumer. Mais il refusa et leur ordonna de l’enterrer au cimetière de Tiout et sans public, presque dans le secret et l’anonymat absolu pour ne pas en faire un symbole de la liberté. Ainsi les obsèques se déroulèrent comme l’avait décidé l’administrateur, Maison. Trois mois, la mère de Daoui reçut un mandat de 35000 francs émanant de la direction du MTLD.

Témoignage Abdelhamid Mokrani
… J’ai été témoin ce jour-là ; la manifestation était pacifique les militants n’avaient aucune arme blanche ; ils n’avaient pas provoqué la police. Ils marchaient en ordre et revendiquaient la libération de Messali et la liberté. Harbi Mohamed et Hajd Harchouch étaient avec moi. Quand les agents de sécurité virent les banderoles qu’ils brandissaient, ils les chargèrent et tirèrent des coups de feu. Là il y eut une grande échauffourée. Moi-même j’ai été tabassé et j’étais tombé dans le coma et transféré à l’hôpital. Je fus soigné et sauvé.
Quand fut déclenchée la guerre de libération nationale, je rejoignis les rangs du FLN à Paris. [10]

Jean-Michel Krivine
De 1936 à 1953 il était devenu de tradition pour le PCF et la CGT d’organiser un grand défilé populaire dans l’après-midi du 14 juillet afin de célébrer les idéaux des grands ancêtres qui prirent la Bastille et d’en profiter pour clamer les revendications du moment.

Celui de 1953 devait être le dernier car il fut l’occasion pour la police de provoquer un véritable massacre de travailleurs algériens. Qui se souvient aujourd’hui des sept morts, dont six Algériens ? La presse, passés les premiers jours, est demeurée muette sur l’évènement et la plupart des auteurs qui écrivent sur cette période n’en soufflent mot.

Indiscutablement, comme l’affirme un des témoins interrogés, « on peut dire que, ce 14 juillet 1953, ont été tirés les premiers coups de feu de la guerre d’Algérie ». Que s’est-il donc passé ?

Si l’on tient compte de tous les témoignages honnêtes et des récits des journalistes ne se limitant pas aux affirmations de la Préfecture de police, le déroulement des faits est à peu près le suivant : c’est en fin de défilé qu’arrive le cortège de plusieurs milliers d’Algériens. Ils viennent de la rue du Faubourg Saint Antoine et se dirigent vers la place de la Nation où se trouve la tribune des « officiels » (les dirigeants du PCF et de la CGT). Les manifestants sont bien organisés, encadrés par un service d’ordre avec brassard vert du MTLD (Mouvement nationaliste dont le chef, Messali Hadj, vient d’être incarcéré). Ils scandent divers mots d’ordre et notamment la libération de Messali. Ce que réclame également leurs pancartes, en même temps que la fin de la répression colonialiste et l’indépendance de l’Algérie. C’en est trop pour la police. Alors que le cortège s’apprête à se disloquer un groupe de flics se précipite pour arracher les pancartes et banderoles subversives ainsi que les drapeaux algériens. Les agressés vont réagir violemment en se saisissant de tout ce qui leur tombe sous la main pour se défendre puis contre-attaquer (les barrières en bois disposées le long des trottoirs, les hampes des drapeaux, les manches des pancartes). Désarçonnés par la détermination des Algériens, les policiers vont alors délibérément tirer sur eux à bout portant et sans sommation. Six Algériens et un Français, communiste et trésorier du syndicat des métaux du 18e arrondissement, trouvèrent la mort. Il y eut de nombreux blessés.

Il se trouve que, jeune étudiant en médecine membre du PCF, je me trouvais avec ma femme place de la Nation quand les coups de feu ont retenti. Après nous être allongés sur le sol nous avons vu un Algérien ensanglanté non loin de nous. Nous nous sommes précipités et avons pu le pousser dans un taxi. Il saignait d’une plaie du cou que nous avons comprimée jusqu’à l’arrivée à l’hôpital St Louis. Nous n’avons pas su s’il figurait parmi les 4 morts répertoriés dans cet hôpital… [11]

Courrier du fils de Maurice Lurot, à l’Humanité-Dimanche le 21 septembre 1995 : « chaque année, alors que chacun danse, c’est les larmes aux yeux que je cherche un mot qui réchauffe dans l’HD. Chaque année, mon père est de nouveau assassiné par les camarades, par leur oubli ».

Qui se souvient du 14 juillet 1953 ?

LE LIVRE DE MAURICE RAJSFUS

« 1953, UN 14 JUILLET SANGLANT »

Editeur Agnès Viénot

Collection Moisson Rouge

2003, 237 p., 14 euros

ISBN : 2914645325

« Le 14 juillet 1953, comme chaque année depuis 1936, le Parti communiste et la CGT organisent une grande manifestation de rue pour célébrer les valeurs de la République et les idéaux de la Résistance.
Mais ce mardi-là, un important cortège de travailleurs algériens s’est formé, encadré par le MTLD de Messali Hadj, qui scande

« Non au colonialisme » et – pour la première fois – « Nous voulons l’indépendance ! »

Place de la Nation, les forces de l’ordre chargent violemment. Les Algériens résistent, des policiers tirent alors dans le tas, tuant six jeunes ouvriers algériens et un métallurgiste français, syndicaliste CGT. Et de cet épisode, pas de trace dans la mémoire officielle de la Préfecture de Police…

(…) Ce livre, véritable enquête, s’efforce de reconstituer ce crime dissimulé et de faire revivre cette page d’histoire inconnue. Il rapporte les réactions des témoins, des journalistes, des parlementaires et des hommes politiques dans les jours qui ont suivi. Il évoque le contexte d’alors, cette main d’œuvre immigrée bienvenue dans les usines mais en butte au racisme quotidien, la montée d’une revendication indépendantiste qui déplaît fort à la gauche française… » (présentation de l’éditeur) [12]

UN FILM DOCUMENTAIRE sur les événements tragiques du 14 juillet 1953 existe. Réalisateur : Daniel Kupferstein

SOURCES

Voir aussi l’article mis en ligne le 15 juillet 2012 sur le site “LDH-Toulon.”Section de Toulon de la “Ligue des droits de l’Homme” :

14 juillet 1953 : répression coloniale, place de la Nation LDH Toulon date de publication : dimanche 15 juillet 2012

Les massacres d’Algériens, à Paris, en octobre 1961, sans avoir encore été officiellement reconnus, font maintenant partie de la mémoire collective française. Il n’en est pas de même pour la violente répression qui a frappé des Algériens à Paris le 14 juillet 1953. Ce jour-là, un important cortège de travailleurs algériens s’était formé, encadré par le MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) de Messali Hadj. Ils scandaient “Non au colonialisme !”, “Nous voulons l’indépendance !” … Place de la Nation, les forces de l’ordre ont chargé ; des policiers ont tiré – il y aura 7 morts, six jeunes ouvriers algériens et un métallurgiste français, syndicaliste CGT.

Pour rappeler cet événement quasiment oublié, nous reprenons ci-dessous des extraits du chapitre que l’historien Emmanuel Blanchard lui a consacré dans son livre “La police parisienne et les Algériens”

Juillet 1953 : répression coloniale, place de la Nation pour lire cliquer sur le lien …

Sur Internet, un dossier semble avoir été récemment mis en ligne, sur le massacre « oublié » du 14 juillet 1953, avec plusieurs photos d’archives.
Site « Les Archives départementales de la Seine-Saint-Denis » pour lire aller à l’adresse :
http://archives.seine-saint-denis.fr/Un-massacre-oublie.html

 

[1Se référer à l’article de Liberté, du jeudi 2 août 1951 : « LE FRONT ALGÉRIEN POUR LA DÉFENSE ET LE RESPECT DE LA LIBERTÉ », Premier pas décisif dans la voie de l’union pour L’INDÉPENDANCE NATIONALE accessible ici …

[2] Thèse histoire de Emmanuel BLANCHARD, le 23 octobre 2008 “« Encadrer des “citoyens diminués” – La police des Algériens en région parisienne (1944-1962) »” – page 502 – extraits donnés en document joint.

[3Qui se souvient des fusillés du 14 juillet 1953 ? article de Nacer Haniche – Bouira, publié dans “La Tribune” 2006, article signalé et adressé à socialgerie par Leila N.

[4Le préfet de police est Jean Baylot, qui a réintégré de nombreux policiers révoqués en 1945 ; Maurice Papon est secrétaire général de la Préfecture de Police ; Lire : Rajsfus, « 1953, un 14 juillet sanglant » )

[5] En outre, des réactions d’indignation et de dénonciation d’intellectuels, comme celles de l’écrivain Albert Camus et du Comité
d’action des intellectuels pour la défense des libertés
, ont été rapportées.

[6] “Alger Républicain” daté du 22 juillet 1953

[7] « Encadrer des “citoyens diminués” – La police des Algériens en région parisienne (1944-1962) » Thèse d’histoire de Emmanuel BLANCHARD, le 23 octobre 2008 , note 247, page 502, extraits donnés en document joint : Les messalistes avaient aussi des revendications économiques et sociales dont témoignaient de nombreuses banderoles (« À travail égal, salaire égal », « Prestations sociales pour tous, extension de la Sécurité sociale en Algérie »). Ils réclamaient la libération de Messali Hadj et de tous les « prisonniers politiques » mais s’abstinrent de toute revendication et banderole nationalistes ou « sécessionnistes ». Rapport des RGSN (section Afrique du Nord) au sujet de la manifestation du 14 juillet 1953, 15 juillet 1953. ANOM FM 81F/194.

[8] Témoignage de Sadek Hadjerès, éléments détaillés à D. Küpferstein pour le film qu’il prépare.

[9] Évocation rapide de la participation des 134000 soldats algériens (tirailleurs spahis zouaves…) qui combattirent au coté de la France pendant la seconde guerre mondiale, et dont 11200 périrent dans ce conflit ; du massacre du 8 mai 1945 ; de l’augmentation des chiffres de la main d’œuvre émigrée algérienne en France : 100000 travailleurs en 1930, et 210000 travailleurs en 1954. Sont aussi évoqués l’audience grandissante des mouvements nationalistes et l’organisation et l’implantation du MTLD, alors que la répression devenait de plus en plus féroce…

[10conférence donnée au musée du Moudjahed de Naama par Ahmed Bencherif le 05 juillet 2011

[11http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=678

[12http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-14-juillet-1953-qui-s-en-souvient-54574113.html

[13] Maurice Rajsfus met en lumière et dénonce, depuis de nombreuses années les basses œuvres de la police française tout au long de l’histoire et jusque dans leurs développements les plus récents, les crimes policiers, appelés plus communément « bavures » et qui restent largement impunis.

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