Zemmour et les intérêts de classe qu’il défend.
En guise de conclusion (à Zemmour 1) nous reprenons un autre article de Reporterre qui montre bien l’idéologie et la base de classe de Zemmour.
Ennemi de l’écologie, mais ami des grands monopoles capitalistes
Muet sur la sixième extinction des espèces, Éric Zemmour remet fréquemment en question la gravité du changement climatique, qu’il ne mentionne que pour justifier la relance de l’industrie nucléaire…
L’historien Stéphane François, auteur d’un livre à paraître sur l’écologie de l’extrême droite. Éric Zemmour reste selon lui enfermé dans une conception « archaïque » de la nation, obsédée par la grandeur et la puissance. « Sur le bien-être des gens, sur la pollution, sur la protection des milieux fragiles, il n’y a rien. L’écologie ne l’intéresse pas. » Certes, il lui arrive de se faire l’apôtre de la protection des paysages, notamment lorsqu’il s’agit de critiquer les éoliennes. « Mais cela relève davantage de la nostalgie pour une nature éternelle que d’un réel intérêt pour la biodiversité ».
Ce constat est partagé par Simon Persico, enseignant-chercheur spécialiste de l’écologie politique : « L’écologie est pour lui quelque chose de complètement sous-réfléchi, secondaire. Il n’en parle jamais, sauf quand on l’interroge sur la question, et il se montre alors réticent. » En octobre, dans l’une de ses émissions, le présentateur de la chaîne Youtube Thinkerview lui a posé quelques questions sur l’écologie. La chose semblait inhabituelle pour le polémiste, accoutumé à ce qu’on l’interroge sur ses obsessions que sont la sécurité, l’immigration et « l’idéologie woke ». L’orateur chevronné s’est montré plus hésitant que d’ordinaire. Trébuchant sur les mots, il a semblé presque soulagé lorsque la discussion s’est achevée.
Des déclarations climato-sceptiques
Selon Simon Persico, certaines prises de position du polémiste s’apparentent au climato-scepticisme. À plusieurs reprises, il s’est interrogé dans les médias sur la réalité du changement climatique. Le 24 septembre 2021, sur le plateau de BFMTV, il affirmait par exemple qu’il y « [avait] des débats » au sein de la communauté scientifique. Une fausse nouvelle parmi d’autres : le polémiste partage fréquemment des mensonges sur le climat et l’énergie…. Dans Le Figaro, en 2019, il comparait le réchauffement climatique à une « nouvelle religion ». Les climato-sceptiques, déplorait-il un an plus tard, seraient « excommuniés comme jadis les libertins athées » et « toute contestation rationnelle bannie » sous l’effet d’une « machine de propagande bien huilée ».
« Éric Zemmour met souvent en confrontation dans ses discours ce qu’il appelle le « camp du grand réchauffement » et celui du « grand remplacement », relève Simon Persico. Il place ces deux concepts sur le même registre, comme si nous disposions du même niveau de preuve. Or, s’il y a un consensus absolu des scientifiques sur le changement climatique, ce n’est absolument pas le cas pour le grand remplacement. » Parler du « grand réchauffement » comme l’on parlerait du grand méchant loup flirte également avec le complotisme, selon le chercheur : « Le terme d’usage, c’est le changement climatique, pas le grand réchauffement. Ce terme instille un doute, et suggère que son existence pourrait être inventée. »
Conspirationnisme islamophobe
En juin 2020, le polémiste d’extrême droite avait déjà avancé une hypothèse conspirationniste pour expliquer le succès des écolos aux municipales. « Le vert des Verts correspond comme par hasard au vert de l’Islam. Il y a une alliance composite entre tous ces gens qui est derrière le vote vert », avait-il affirmé, témoignant de son incapacité à concevoir les enjeux écologiques en-dehors de son cadre de pensée islamophobe.
Quand il ne remet pas en question la réalité scientifique du changement climatique, le candidat condamné pour provocation à la discrimination raciale en relativise la gravité. En septembre, sur BFM TV, il confessait que la réduction des émissions de gaz à effet de serre n’était pas sa « priorité des priorités ». En toute logique, les actions engagées pour limiter le changement climatique, comme l’interdiction des terrasses chauffantes et la réduction du trafic routier dans les centres-villes, lui paraissent superflues, juste bonnes à « emmerder » les Français.
Le polémiste s’est opposé au projet de référendum sur l’inscription de la protection du climat dans la Constitution promis par le gouvernement en 2020. « Le seul sujet qui mérite un référendum, c’est l’immigration, estimait-il. La pérennité du peuple français mérite d’être protégée. Autant que le climat si ce n’est plus. »
Le rôle de l’extrême droite : faire oublier la crise écologique
Éric Zemmour partage son climato-scepticisme avec plusieurs membres de son entourage. Son soutien à X bien évidemment Il peut ainsi compter sur le soutien du sulfureux Loïk Le Floch-Prigent, ancien grand patron, condamné dans le scandale Elf pour « abus de biens sociaux et de crédits » et « abus de pouvoir »… [Elf c’est aujourd’hui Total qui, nous l’avons montré par ailleurs sur notre site, n’est pas un ami des écologistes] (note de la rédaction)
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Loïk Le Floch-Prigent a été le PDG de l’entreprise pétrolière Elf entre juillet 1989 et 1993, période durant laquelle la compagnie a instillé le doute sur les causes du changement climatique et les données produites par les scientifiques à ce sujet. Cet ami de Zemmour considère qu’« il n’y a pas de consensus scientifique sur la cause du réchauffement », encore moins sur « l’urgence climatique », et que « les rapports du GIEC ne sont pas un consensus scientifique », dit-il à Reporterre.
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Sur le reste, pour l’instant, c’est le vide. Ou plutôt, la promesse d’une poursuite du statu quo productiviste. « Pour le moment, ses propositions ont plutôt tendance à réchauffer le climat », analyse Anne Bringault, coordinatrice des programmes au Réseau Action Climat (RAC). Sur la question des transports, qui représentent 39 % des émissions de gaz à effet de serre françaises, le polémiste s’est par exemple prononcé en faveur de la suppression des limitations de vitesse sur les autoroutes, du retour au 90 km/h sur les routes nationales, et de la fin du droit des maires à créer des zones 30 km/h au sein de leurs communes. « Il n’y a rien sur les reports modaux, les transports collectifs, le train, le vélo », observe-t-elle.
Anne Bringault s’interroge également sur la volonté d’Éric Zemmour de baisser massivement les impôts de production. « Cela revient souvent à faire des cadeaux aux entreprises, surtout aux plus grandes, quels que soient leurs processus de production, dit-elle.
Le repli nationaliste, nuisible à la transition écologique
Son projet de remise en cause de la primauté du droit européen pourrait également être préjudiciable…
« Clairement, son approche n’est pas du tout, du tout, du tout à la hauteur des enjeux », insiste Alma Dufour, des Amis de la Terre. Le candidat ne se contente pas de tenir des propos violents sur les étrangers, les femmes, les homosexuels et les musulmans, ni de frayer avec des groupes néonazis. Il est également « à côté de la plaque » sur l’urgence et la gravité de la situation environnementale, selon Alma Dufour. En avril 2020, Éric Zemmour assurait que la « nature » n’était « pas bonne en soi », mais qu’elle avait « toujours été l’ennemie des hommes ». Possible qu’il en soit lui aussi l’ennemi