Nous disions récemment que « derrière les commémorations du 11 novembre se dessine la préparation à de nouvelles guerres. La politique du SNU, tout comme l’infâme loi « sur l’immigration », la destruction de l’environnement, la volonté d’imposer l’uniforme à l’école, les appels incessants aux « réarmement », au « souverainisme » le montrent, etc. C’est concrètement une très nette tendance à la réaction politique dans tous les secteurs de la vie sociale. Cette tendance est la suite logique de ce monde capitaliste, de ses guerres économiques, des tensions politiques que nous voyons se développer de jour en jour.
Le gouvernement Macron-Barnier, comme ceux d’avant : de Sarkozy à Hollande, militarise toujours plus la société, tout comme les autres grandes puissances impérialistes. Tous mettent en place des mesures de militarisation de la société, augmentent les budgets militaires, réorganisent les forces armées, etc.
Tous préparent la guerre pour se repartager le monde et c’est pour cette raison fondamentale qu’ils bourrent le crâne de la jeunesse, qu’ils veulent la dresser à accepter le pire : « mourir pour la patrie capitaliste ».
Ils ne préparent en rien une « pacification du monde », mais l’instauration d’une dictature fasciste. Comme disait Georges Dimitrov, secrétaire général de l’Internationale Communistes dans les années 1930, à son 7ème Congrès : « les mesures réactionnaires de la bourgeoisie, qui s’aggravent dans les pays de démocratie bourgeoise, et qui écrasent les libertés démocratiques des travailleurs, falsifient et rognent les droits parlementaires, accentuent la répression contre le mouvement communiste » préparent la dictature fasciste.
C’est pourquoi nous citons l’initiative de ce Maire (qui ne doit rien au hasard) et la riposte des syndicats et de la Libre Pensée 17 qui ne sont pas du même avis : « Ma première cérémonie militaire » est un outil pédagogique selon le maire d’Aytré, près de La Rochelle et le directeur académique de Charente-Maritime. »
A nous de construire dès maintenant, et de rejoindre, le FRONT UNI INTERNATIONAL ANTI-IMPÉRIALISTE ET ANTI-FASCISTE créé il y a une année (voir sur ce site nos articles). Faire FRONT contre de nouvelles barbaries et préparer la révolution socialiste est le seul chemin pour abolir l’ordre capitaliste-impérialiste à la base de la montée du militarisme et de la guerre (la rédaction du site).
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« Propagande militariste » ou « instruction civique » ? Un livret prônant les valeurs militaires distribué à des écoliers.
« Ouvrez le ban ! » Les cérémonies militaires n’ont plus de secret pour les élèves de CM1 et CM2 de l’école Jules-Ferry, à Aytré, près de La Rochelle. Vendredi 8 novembre, avant la commémoration de l’Armistice, un petit livret en bande dessinée leur a fait découvrir le rituel des prises d’armes et des revues de troupes sous les couleurs. Extrait : « Tu as vu ? Ces soldats vont recevoir une médaille. Ils recevront ensuite l’accolade du grand chef. Comme ils sont fiers ! »
Charente-Maritime : armée et Éducation nationale, un mariage contesté
Des syndicats d’enseignants et associations du département s’indignent de la tenue d’un forum sur la défense au lycée Léonce-Vieljeux de La Rochelle. Cette contestation s’inscrit dans un débat plus global sur la place de l’armée au sein des établissements scolaires
Intitulé « Ma première cérémonie militaire », ce livret « offert par la mairie d’Aytré », comme indiqué en couverture, n’a pas été du goût de certains parents d’élèves, dénonçant une « propagande militariste ». Le maire divers droite Tony Loisel se défend d’avoir « imposé » le document à la direction de l’école.
« On n’a forcé personne »
« On n’a forcé personne, on l’a distribué en mairie à leur demande, assure l’élu. La Ville a acheté ce livret à un imprimeur, pour le distribuer aux enfants à chaque cérémonie au pied des monuments. C’est de l’instruction civique. Lors d’une réunion avec les écoles, certains directeurs l’ont trouvé sympa et ont souhaité en prendre pour l’utiliser comme support pédagogique. On a mis les cartons en mairie et ils sont venus les chercher. »
« Pour nous, à l’Éducation nationale, il n’y a aucune tentative de militarisation des esprits »
« C’est un outil que les enseignants peuvent reprendre pour les élèves du cycle 3 (CM1-CM2) en cours d’EMC [enseignement moral et civique] pour faire le lien et l’explication citoyenne sur ces cérémonies, confirme le directeur académique Mahdi Tamene. Pour nous, à l’Éducation nationale, il n’y a aucune tentative de militarisation des esprits. »
Ce dont doutent les syndicats d’enseignants. « Il arrive de faire des sorties lors de cérémonies militaires, pour le devoir de mémoire, explique Béatrice Lecomte, co-secrétaire départementale de la FSU-SNUipp. Là, le côté militaire est clairement mis en avant. Il y a d’autres façons de parler de la citoyenneté. C’est lié aussi à l’arrivée du SNU [Service national universel] en milieu scolaire. Ça heurte nos convictions. » La représentante syndicale souligne en outre que la distribution du livret n’a fait l’objet « d’aucune concertation avec l’équipe pédagogique ».
Sous forme de bande dessinée, le document détaille le déroulement des revues de troupes.
Des fabricants d’armes associés à la démarche
Les parents et les enseignants que cette initiative a choqués pointent surtout la dernière page du livret, présentant les partenaires : Dassault, Safran, Naval Group, Arquus, MBDA, etc. Autrement dit les grands groupes français de l’industrie de l’armement. Une réclame qui met le directeur académique dans l’embarras. « J’ai demandé à mon IEN [inspecteur de l’Éducation nationale] de se rapprocher du maire pour proposer des évolutions en la matière. S’il y a des choses qui peuvent choquer des parents, en tant que partenaire, il est normal qu’on lui en fasse part. J’ai bien rappelé que l’école est un espace neutre. Les enseignants ne peuvent promouvoir telle ou telle idéologie. Dans le cas de ce livret, c’est plutôt une éducation aux valeurs républicaines. »
Partenaires de l’initiative, parmi lesquels les grands groupes français de l’armement.
« L’école ne peut en aucun cas être soumise aux institutions militaires ou aux fantaisies militaristes d’une collectivité locale »
La Libre Pensée 17 n’est pas du même avis. « L’armée et l’Éducation nationale sont deux institutions bien différentes, estime l’association départementale. Elles n’ont ni les mêmes buts ni les mêmes missions ! Dans une République, comme dans une démocratie, l’école ne peut en aucun cas être soumise aux institutions militaires ou aux fantaisies militaristes d’une collectivité locale. Certes, les lois de décentralisation lui confèrent la gestion des écoles communales, mais elles ne l’autorisent pas pour autant à diffuser de la propagande sous couvert de livret, aussi attrayant soit-il, financé par les fabricants d’armement. La Mairie d’Aytré (en l’occurrence) se doit de rester neutre et ne pas imposer aux enseignants une pédagogie qui ressemble beaucoup à la pensée unique à la mode : la militarisation de la société à des fins guerrières ! »
« Il n’y a pas que les fabricants d’armes, remarque Tony Loisel, il y a aussi le ministère [de la Défense], l’AMF [Associations des maires de France]. Encore une fois, on n’a rien imposé. Imposer quelque chose à l’Éducation nationale, ce n’est pas facile non plus ! Si on l’avait fait, on aurait déjà eu un retour je pense. »
Le livret « Ma première cérémonie militaire » a été distribué vendredi 8 novembre aux élèves de CM1 et de CM2 de l’école Jules-Ferry, à Aytré. © Crédit photo : XAVIER LEOTY / SO
Par Frédéric Zabalza