23 novembre 2024

Déclaration finale de la 3e Conférence internationale des mineurs (CIM)

L’UPML a pu participer à l’impressionnante Conférence internationale des mineurs qui s’est tenue avant le 1er congrès du Front uni en Allemagne. Promouvoir l’internationalisme et l’organiser concrètement est d’importance fondamentale à une époque où les dominants des différents pays avancent le chauvinisme et le nationalisme pour diviser et pour gagner les masses populaires pour leurs guerres économiques, politiques et militaires. La déclaration finale résume les débats et l’ambiance de cette conférence qui doit nous interpeller.

Plus aucune lutte ne doit rester isolée !

Solidarité, coordination et coopération entre les pays sont les mots d’ordre du moment !
La 3e Conférence internationale des mineurs (CIM), qui s’est tenue du 31 août au 3 septembre 2023, a constitué un grand pas en avant dans l’union internationale des mineurs du monde. 35 délégués expérimentés de 19 pays1 ont échangé leurs opinions et leurs expériences et ont décidé avec le plus grand sérieux d’une collaboration encore plus étroite et plus puissante à l’avenir.

La portée réelle de la conférence est encore bien plus grande : 30 délégués de 18 pays se sont vu refuser l’entrée dans l’espace Schengen par des tracasseries de visa liées au cloisonnement de l’UE. La conférence a protesté fermement contre les mesures bureaucratiques rigoureuses qui tentent clairement de saper l’union auto-organisée des mineurs dans leurs syndicats et organisations de base. Ils n’y sont pas parvenus ! Toutes les délégations réprimées étaient avec nous sous une forme ou une autre.

Depuis la 1ère CIM à Arequipa au Pérou en 2013 et la 2ème CIM en 2017 à Ramagundam/Inde, la 3ème CIM s’est réunie cette fois-ci dans le bassin minier de potasse de Thuringe/Allemagne. Depuis la première conférence, le nombre de mineurs dans le monde est passé à 50 millions – une force et une responsabilité énormes !

Cette taille croissante s’explique par la faim avide et la concurrence capitaliste acharnée pour les matières premières, la main-d’œuvre bon marché et les marchés des monopoles miniers internationaux comme les États-Unis, la Chine, l’Inde et l’UE. Elle n’est pas seulement synonyme de guerre économique, mais aussi d’exploitation et d’oppression accrues des mineurs. Cela implique également la militarisation de régions minières entières, ainsi que la criminalisation, l’enlèvement et l’assassinat de syndicalistes. Un tiers des 50 millions de mineurs sont des femmes, le plus souvent dans l’industrie minière informelle en pleine expansion, qui n’hésite pas à exploiter les enfants. Les salaires ne suffisent pas, surtout au vu de l’inflation galopante. On économise sur la sécurité au travail, ce qui se traduit par des dizaines de milliers d’accidents du travail et des milliers de mineurs morts. L’extension de l’exploitation à ciel ouvert, en particulier, détruit la nature et chasse les gens de leur habitat traditionnel. Cette domination capitaliste et impérialiste, soutenue par la politique de l’État, conduit notamment à des conflits armés avec des souffrances infinies et à une catastrophe écologique mondiale avec le risque de détruire les bases naturelles de la vie de l’humanité.

Cela s’est clairement manifesté dans 27 rapports nationaux. Mais ils ont surtout montré la force de la communauté internationale des mineurs. De durs combats sont menés dans de nombreux pays. Pour des salaires plus élevés, la protection du travail, les droits politiques dans l’entreprise et le droit de grève. Mais ces luttes sont encore souvent isolées. Cela doit changer !

Les 1ère et 2ème conférences des mineurs de 2013 et 2017 ont posé des bases importantes pour la coordination de nos luttes. Elle a évalué les riches expériences à ce sujet, mais aujourd’hui nous nous engageons : à l’avenir, nous prendrons encore plus de responsabilités les uns envers les autres. Nous développons les caractéristiques uniques de notre solidarité et de notre coopération internationales :

  • Ce qui compte, c’est la solidarité, la coordination et la coopération réelles et pratiques de nos luttes. Dès la phase préparatoire des luttes, et plus encore au cours de leur déroulement, nous devons nous informer mutuellement, notamment par des visites réciproques, et apprendre les uns des autres. Ces informations, la solidarité internationale et l’organisation de la coopération, des résolutions de solidarité aux grèves de solidarité en passant par les collectes de fonds et les visites de solidarité, doivent faire le tour du monde. La coordination a également été renforcée à cet effet au niveau continental.
  • Nous, les mineurs et leurs familles à la base des syndicats et des mouvements, connaissons la dure réalité dans les entreprises et dans nos vies. Nous continuons à développer nos compétences et à approfondir également nos connaissances sur les monopoles miniers internationaux et la politique des pays impérialistes en matière de matières premières. Pour ce faire, nous avons échangé des opinions et des expériences dans neuf forums2 et conçu la future collaboration en fonction des thèmes.
  • La 3e conférence internationale des mineurs a confirmé les journées de lutte internationales décidées (1er mai, journée contre la guerre, journée de lutte pour l’environnement et journée internationale des femmes). L’idée d’une journée internationale de lutte des mineurs a vu le jour !L’équipe éprouvée du groupe international de coordination (GCI) a été confirmée (mineurs du Pérou, de Colombie, des Philippines, d’Inde, du Maroc, du Congo, du Kazakhstan et d’Allemagne) et complétée par un mineur d’Ukraine qui n’a pas pu être présent en personne en raison de la guerre. Une nouvel acquis est l’élection de représentants. Quatre groupes de préparation pour les conférences continentales ont été créés.
  • Nous, les mineurs, savons que dans le travail et la lutte, il faut pouvoir compter les uns sur les autres ! La culture entraînante de la conférence, avec ses soirées culturelles enthousiastes, était une fraternisation pure et renforce l’amitié solide et la base de confiance entre nous.
  • Nous ne pouvons pas gagner seuls, nous avons besoin de nombreux et solides alliés. C’est ce que nous avons vécu ici avec la participation impressionnante de délégations de travailleurs de l’acier, du port et de l’automobile, de mouvements environnementaux combatifs, de femmes et de jeunes. Leurs contributions et leur solidarité ont enrichi la conférence.
  • La formation nouvellement décidée d’une plate-forme anti-impérialiste des mineurs au sein de la Coordination internationale des mineurs donne à chacun ou aux différentes organisations la possibilité d’apporter la force puissante des travailleurs dans un « front uni » anti-impérialiste et antifasciste et de combattre ensemble avec tous les opprimés les responsables impérialistes des crises du monde, sans que cela soit obligatoire pour tous.
  • La conférence a été auto-organisée et s’est déroulée sans problème ! Nous remercions les 250 bénévoles qui nous ont nourris, soignés et chéris !
  • Les collectes de fonds, le travail bénévole, le soutien des partenaires – tout cela garantit l’indépendance financière de la conférence. Elle a même encore atteint un excédent d’au moins 10.000, qui constituent un premier coussin pour le travail futur.

Une chose est sûre : dans cinq ans aura lieu la 4e Conférence internationale des mineurs.

Prenons la responsabilité les uns des autres et du progrès social pour nous, pour nos enfants, pour les travailleurs de tous les pays et pour toute l’humanité !

1- Allemagne, Bélarus, Cameroun, Colombie, Congo, Géorgie, Guinée, Inde, Indonésie, Kazakhstan, Maroc, Pérou, Philippines, Afrique du Sud, Togo, Tunisie, Turquie, Ouganda, République dominicaine,

2- titres des forums :
1) Mineurs contre la guerre et le fascisme,
2) Pour l’unité de la lutte pour l’environnement et l’emploi,
3.) Salaires des mineurs, retraites et la lutte pour l’augmentation des salaires et des retraites
4) La lutte contre la politique de la terre brûlée de la RAG (anciennement Ruhrkohle AG)
5.) La situation, les conditions et l’exploitation des jeunes mineurs
6.) Lutte pour la protection de la santé, pour la sécurité sociale des mineurs
7) Conditions de vie, femmes et familles
8) Les mineurs et le socialisme
9) Développement de la coordination et de la coopération des mineurs dans le monde entier

Une réflexion sur « Déclaration finale de la 3e Conférence internationale des mineurs (CIM) »

  1. La troisième conférence internationale des mineurs en Allemagne avait un aspect tout à fait particulier à savoir la richesse des rapports des pays qui a mis à nu l impact négatif des impérialistes sur la dégradation de la nature et la maltraitance des populations.
    Pour ma part, nous devons nous unir davantage pour devenir plus fort.

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