Camarades, l’UPML partage pour l’essentiel les positions de la Tribune de votre organisation (la LJR) et la co-signe. Il est clair que, par rapport aux attaques tous azimuts du capital financier international contre les organisations progressistes et révolutionnaires, au sujet de la Palestine comme au-delà, nous avons besoin de nous soutenir mutuellement de la manière la plus efficace. C’est la raison pour laquelle notre organisation a adhéré au Front Uni international anti impérialiste, anti fasciste, contre la destruction de l’environnement qui regroupe déjà une centaine d’organisations de tous les continents et des Conférences Internationales comme celle des mineurs, des travailleurs de l’Automobile et des femmes de la base.
Toutefois, deux points posent problème dans votre Tribune : 1° il n’y a pas de critique de la ligne du Hamas et du Djihad. 2° En stigmatisant TOUTES les directions syndicales comme « pourries » au lieu de dire CERTAINES, vous ne soutenez pas les efforts que nous devons tous faire pour politiser sur une base juste le mouvement ouvrier en soutenant en particulier la lutte de lignes qui s’y développent. Nous aurons l’occasion d’en reparler.
La Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire (LJR) est, comme plusieurs autres organisations (entre 6 et 10), depuis le 14 octobre 2023, menacée par l’État réactionnaire de procédures judiciaires pouvant mener à la dissolution. Depuis le 7 octobre, la France connaît une nouvelle offensive réactionnaire sans précédents. Alors même que le peuple palestinien subit une épuration ethnique dans une volonté génocidaire, des bombardements intensifs contre des civils (causant la mort de plus de 8 000 personnes), une privation d’eau, d’électricité et de carburant mise en place en plus d’un blocus existant depuis plus de 15 ans, et des arrestations
massives ; alors même qu’il subit l’utilisation d’armes chimiques interdites, contraires au droit international, et un déplacement forcé de populations, constituant des crimes de guerres ; ici en France, toute dénonciation des crimes commis par l’État israélien est criminalisée. Dans les faits, c’est avoir une opinion contraire à celle du gouvernement qui est criminalisé, et
devrait collectivement nous inquiéter. Aujourd’hui, nous sommes attaqués pour s’être opposés à la ligne de la bourgeoisie française sur sa politique extérieure, demain nous le serons car nous lutterons contre sa politique intérieure. Nous en sommes arrivés à ce qu’un responsable haut placé de la CGT subisse une perquisition pour avoir tracté et exprimé son soutien à la Paix ! Nous ne devons pas rester sans réagir face à ces attaques.
Lors des nombreuses manifestations, un grand nombre de personnes ont subi des gardes à vue et reçu des amendes pour s’être simplement rassemblés en solidarité avec le peuple palestinien, sans pour autant causer le moindre trouble à l’ordre public. Nous connaissons
un niveau de répression et de contrôle similaire à ce qu’on a connu pendant le pic de la pandémie de Covid, à la différence que nous sommes loin de celui-ci. Le confinement avait été le grand test d’annulation pure et simple de toutes nos libertés fondamentales au nom d’une « guerre » annoncée par Macron. Aujourd’hui, le gouvernement nous prive de nos libertés fondamentales, en se cachant derrière la juste lutte contre l’antisémitisme (lui qui ne fait rien de concret pour l’enrayer), bien entendu pour « maintenir l’ordre public».
Le 14 octobre 2023, profitant de l’attentat d’Arras qui se produit à point nommé pour le gouvernement, le triste Darmanin annonçait l’offensive contre les organisations accusées de soutenir « le terrorisme », c’est-à-dire celles soutenant de près ou de loin la
résistance nationale palestinienne et le mouvement de libération nationale. La LJR, bien entendu, faisait partie du lot. En dénonçant des crimes contre l’Humanité commis par Israël, nous serions des équivalents de ceux qui ont fait le Bataclan ? Qui peut avancer de
telles idées sans se noyer dans la honte ?
Pourquoi cette offensive réactionnaire ? Parce que nous connaissons
une crise profonde du système capitaliste au niveau mondial, une
crise de l’impérialisme. La misère s’accroît, et pas seulement
la pauvreté : les financiers bancaires et industriels peinent à
faire face à la concurrence des USA et de la Chine sur le marché
mondial, les richesses naturelles s’amenuisent, et l’État
français n’a qu’une seule carte à jouer pour maintenir ses
profits et ses intérêts financiers : la course à l’armement, le
renforcement de l’exploitation du travail, et donc de la
répression. La situation en Palestine et le mouvement populaire de
soutien au peuple palestinien sont des prétextes à la répression et
au renforcement de l’État qui, dans chaque crise, se renforce. Le
but est qu’une poignée de riches monopolistes continue de
s’enrichir sur le dos des masses, non seulement en France mais
partout dans le monde où les monopolistes ont des intérêts.
La grande alliance réactionnaire entre les sionistes qui jouent la
carte de l’Holocauste – quand dans le même temps c’est l’État
israélien qui prépare un génocide – et un gouvernement antisémite
qui a honoré Pétain le déporteur de juifs et réhabilité Marras,
est quelque chose de burlesque à voir. Il y a décidément quelque
chose qui ne va pas. Cette réécriture de l’Histoire ne passera
pas. La vérité, c’est que même les nazis n’avaient pas coupé
l’eau au Ghetto de Varsovie. Et ce sont les communistes qui ont
abattu le nazisme et libéré les camps d’extermination, tandis que
la bourgeoisie européenne collaborait massivement. Il n’y a pas de
problème de religion dans tout cela, mais une question purement de
classe, de lutte pour la libération nationale, pour chasser
l’occupant sioniste. Ceux qui en font une affaire de religion le
font sciemment, pour masquer le fond du problème.
Notre pays connaît une crise qui s’approfondit, une crise
économique et sociale due à la dégradation des conditions de vie et
de travail, une crise politique car la mascarade pseudo-démocratique
se révèle toujours plus comme une dictature des monopoles, et cela
nous amène à une crise de régime en développement. Un régime qui
viole ses propres lois et attaque violemment son propre peuple est un
régime en crise, dont la légitimité s’amenuise au fil des crimes
qu’il commet contre les masses. Le masque tombe, et la dictature de
la bourgeoisie devient visible pour tout le monde. Telle est la
réalité la plus crue.
Les Gilets Jaunes y ont été confrontés et se sont fait massivement
mutiler et enfermer, tout cela parce qu’ils demandaient la dignité,
la démocratie, la possibilité de travailler convenablement. Durant
la Bataille des retraites, les syndicats ont connu une répression
tout aussi forte : des délégués syndicaux combatifs ont été
enfermés, des travailleurs ont été licenciés, et l’État a pesé
de toutes ses forces afin d’utiliser les directions syndicales
pourries pour étouffer la lutte. Le soulèvement suite à
l’assassinat de Nahel a été un cri de la jeunesse consciente de ce
pays, qui refuse la misère, la marginalisation, la répression
brutale, et les assassinats policiers. Toute la jeunesse du pays, et
plus largement les forces démocratiques, ont répondu à ce même cri
pour dénoncer les assassinats de la police. Pour toute réponse,
l’État a joué la carte de la « délinquance » et a récemment
sorti un dispositif pour renforcer la répression, toujours, bien
sûr, au nom de la « sécurité », envoyant des centaines de
personnes en prison. Aujourd’hui, le mouvement de soutien au peuple
palestinien qui se dresse contre le génocide connaît une censure
démesurée et de nombreuses organisations sont menacées de
dissolution, car toutes sont en opposition, sur ce sujet, avec le
régime. L’État ne peut interdire la liberté d’expression et la
liberté de se rassembler sans révéler à toute la société son
caractère profondément anti-démocratique et anti-peuple, il tente
donc de jouer avec un pseudo soutien au terrorisme ou à
l’antisémitisme.
Les manipulations sont grossières et le discours des politiciens et
de leurs chiens de garde réactionnaires lâchés sur tous les
plateaux télé ne font plus effet. Tout le monde sait qu’il n’y a
pas de liberté de la presse en France et qu’une poignée de
milliardaires possède toutes les chaînes d’informations et les
journaux où ils diffusent en permanence leur vision malsaine de la
société, où tout le monde est criminel, où les masses sont
injuriées sans relâche et où les bourreaux sont dépeints comme des
gens raisonnables propres sur eux. Ce sont les mêmes qui couvrent le
génocide des Palestiniens, car l’Etat d’Israël est un projet
purement génocidaire et non simplement colonial. Les Palestiniens
sont chassés de leurs propres terres, privés de droits du fait de
l’apartheid, assassinés en masse. Israël n’est rien d’autre
qu’une base militaire américaine au Moyen Orient : la religion
n’est qu’un prétexte que les réactionnaires utilisent pour
justifier l’injustifiable. Ils ne peuvent pas parler des juifs qui
s’opposent à Israël dans le monde entier, des Etats-Unis à
l’Iran, sans quoi leur rhétorique basée sur l’antisémitisme
vole en éclat et le mensonge apparaît. L’instrumentalisation des
juifs est un crachat de la réaction au visage de toute l’humanité.
Jamais nous ne nous laisserons intimider par la réaction. Le
processus de réactionnarisation en cours pave la voie au fascisme, et
nous alertons toutes les forces progressistes, démocratiques et
révolutionnaires que nous sommes entrés dans une nouvelle phase où
la défense des droits démocratiques et des libertés fondamentales
sont un enjeu pour lequel nous allons devoir être à la hauteur si
nous ne voulons pas voir le pays sombrer. Nous appelons ainsi toutes
les collectifs, organisations politiques et associations visés par
ces menaces de dissolution à constituer un front tactique pour
s’unir et lutter contre cette attaque anti-démocratique !
Nous annonçons d’ores et déjà que nous lançons une grande
campagne contre la menace de dissolution pesant sur l’ensemble des
forces mobilisées en soutien à la juste lutte du peuple palestinien,
et que nous mobiliserons les masses populaires, les progressistes et
démocrates pour faire front et lever le bouclier des classes
populaires face aux vautours qui déshonorent le pays. Nous appelons
le peuple des quartiers populaires, des usines, les travailleurs
exploités, les étudiants et étudiantes, les progressistes et
démocrates et bien sûr la jeunesse fougueuse, à continuer à
manifester son soutien à la Palestine et à son peuple qui résiste,
qui aujourd’hui est bien l’expression de la défense de nos
libertés démocratiques fondamentales.
Quoi qu’il en soit nous prédisons le pire sort à ceux qui violent
les droits du peuple, nous sommes la nation de la Révolution et de la
Résistance, notre histoire est un cauchemar pour la bourgeoisie et
c’est pourquoi elle ne rêve que de sauvagerie et de sang contre les
masses populaires.
Nous appelons également la jeunesse de France à rejoindre la Ligue
de la Jeunesse Révolutionnaire, le moment est parfait pour lutter
pour un autre futur !
ASSEZ DE LA RÉACTION ! SE REBELLER EST JUSTE, C’EST UN DEVOIR !
LA PALESTINE VIVRA ET VAINCRA !_
Le Bureau National de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire (LJR)_