C’est l’heure de la riposte internationale !
Le Front Uni international anti-impérialiste, anti-fasciste, contre la guerre et pour la défense de l’environnement a signé en France, avec l’Union Prolétarienne ML, l’Appel à la Riposte anti-raciste, et anti-fasciste. En fin d’article vous trouverez une brève analyse juridique de la circulaire du Sinistre Retailleau.
A Paris nous serons Place de la République à partir de 13h et nous formerons, avec d’autres organisations et camarades, un cortège anti-impérialiste.
Samedi 22 mars, dans plus de 160 villes , par plus de 506 signataires au 14 mars, des mobilisations sont annoncées à l’occasion de la journée mondiale contre le racisme et le fascisme (Appel de Londres) !
Partout, organisons-nous et prenons la rue ! C’est l’heure de la riposte internationale!
Toutes les infos : https://www.antiracisme-solidarite.org/accueil
London Calling : action mondiale contre le racisme et le fascisme
Samedi 16 et dimanche 17 novembre, des centaines de personnes venues de toute la Grande-Bretagne et d’au moins 15 pays, se sont réunies à Londres pour discuter de la construction d’une riposte internationale aux partis d’extrême droite et aux partis fascistes, ainsi qu’à l’islamophobie, à l’antisémitisme et à toutes les formes de racisme, de xénophobie et de haine à l’égard des immigré·e·s.
Le dimanche 17 novembre, des militant·e·s de mouvements du nord, du sud, de l’est et de l’ouest se sont réuni·e·s pour décliner ces discussions en propositions concrètes et pour renforcer et étendre le réseau mondial “World Against Racism and Fascism”.
L’heure est grave, il y a urgence : Ces rencontres se sont tenues quelques jours seulement après la victoire électorale de Donald Trump, dans un contexte mondial d’avancée des fascistes et de l’extrême droite à travers l’Europe, alors que le bilan des mort·e·s racistes aux frontières, en particulier de la forteresse Europe, ne cesse de s’alourdir. Mais aussi dans une ville, Londres, qui a vu à plusieurs reprises des dizaines de milliers de personnes se mobiliser contre l’extrême droite raciste et la repousser.
En tant que représentant·e·s de mouvements de différents continents, nous appelons les progressistes de la planète, individus comme mouvements, toutes celles et tous ceux qui s’opposent au racisme et au fascisme, à se mobiliser pour construire une riposte unie à une menace mortelle pour nous toutes et tous.
Nous devons affronter et vaincre ceux qui promeuvent la haine et la division et le faire avec de larges mouvements fondés sur la diversité, la solidarité et l’unité.
Nous appelons à une journée mondiale d’actions contre le racisme et le fascisme, dans les villes du monde entier, au nord comme au sud, samedi 22 mars 2025 et autour de cette date, à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme. Nous appelons à construire ces mobilisations dès maintenant, à travers la participation à des actions dès le 18 décembre, pour la Journée internationale des migrant·e·s puis le 18 janvier, en soutien aux mobilisations contre Trump aux États-Unis.
Il y a des moments dans l’histoire où il faut se lever et faire entendre sa voix, et nous sommes dans un tel moment. La situation est grave et urgente, mais nous sommes la majorité ; nous pouvons gagner. ¡No Pasarán !
Note : l’événement du week-end a rassemblé des personnes de la Barbade, de Grande-Bretagne, du Canada, de Catalogne, du Danemark, de France, d’Allemagne, de Grèce, du Japon, de Norvège, de Pologne, d’Afrique du Sud, des États-Unis, de Tunisie, de Tchéquie…
Construire une action mondiale contre le racisme et le fascisme
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Article juridique – Droit des étrangers et de la nationalité, Par Me Mervé EROL
La circulaire Retailleau du 23 janvier 2025 :
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a publié le 23 janvier 2025 une circulaire qui marque un tournant dans la politique de régularisation des étrangers en situation irrégulière en France. Cette circulaire remplace la circulaire Valls de 2012 et vise à restreindre l’accès à l’admission exceptionnelle au séjour (AES). Voici une analyse des principales dispositions de ce texte et de leurs implications juridiques.
1. Durée de présence requise portée à 7 ans
La circulaire Retailleau élève la durée minimale de résidence continue en France pour pouvoir prétendre à une régularisation de 5 à 7 ans. Cette modification traduit une volonté claire de restreindre l’accès à l’AES en rendant les critères plus sélectifs.
Ainsi, cette nouvelle durée rend l’application de cet article beaucoup plus restrictive, limitant les cas susceptibles d’être pris en considération par les préfets.
2. Accent sur la maîtrise de la langue française
La circulaire exige des preuves concrètes de la maîtrise de la langue française, telles qu’un diplôme ou une certification linguistique. Cette mesure est justifiée par l’objectif d’intégration, mais elle pose des questions quant à son accessibilité pour les étrangers précaires qui peuvent ne pas avoir les moyens financiers ou les ressources pour obtenir une telle certification.
3. Respect des valeurs de la République
Une nouveauté notable est l’insistance sur le respect des valeurs républicaines, incluant les principes de laïcité, d’égalité, et le refus de pratiques comme la polygamie. Cette exigence ouvre la voie à des interprétations discrétionnaires qui pourraient conduire à des situations litigieuses devant les juridictions administratives.
4. Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF)
La circulaire prévoit que toute demande de régularisation refusée devra être systématiquement accompagnée d’une OQTF. Il convient de rappeler que le délai d’exécution des OQTF est aujourd’hui de trois ans contrairement à 1 an auparavant.
Par ailleurs, toute personne ayant déjà fait l’objet d’une OQTF non exécutée ne pourra pas obtenir de titre de séjour. Cette disposition restreint fortement les possibilités de régularisation, puisqu’il est peu courant de pouvoir attester d’une présence de 7 ans sur le territoire sans avoir reçu une OQTF.
5. Conséquences juridiques et sociétales
La circulaire Retailleau, en rendant plus stricts les critères de régularisation, réaffirme le caractère exceptionnel de l’AES. Toutefois, elle risque d’entraîner des difficultés juridiques pour les préfectures, qui devront examiner des dossiers de plus en plus complexes, et pour les étrangers concernés, qui voient leurs chances de régularisation considérablement réduites.