20 août 2025

Déclaration du Premier Congrès Juif Anti-sioniste de Vienne

La tenue et la déclaration de ce Congrès sont des évènements de grandes importances. C’est tout d’abord un coup sévère porté à l’hégémonie (apparente) du sionisme dans le mouvement juif mondial. Ensuite c’est un soutien à la lutte du peuple Palestinien. Enfin c’est une dénonciation de tous les gouvernements et autres opportunistes qui soutiennent le gouvernement fasciste-sioniste israélien. (NDR)

Déclaration du Premier Congrès Juif Anti-sioniste de Vienne, juin 2025

Plus de 1000 Juifs et non-Juifs antisionistes se sont réunis à Vienne pendant trois jours de présentations et d’ateliers dans le cadre du Congrès juif antisioniste. Bien qu’il s’agisse du premier événement de ce type en Europe, il prépare déjà la tenue d’un second congrès en 2026.

Nous, intervenants et organisateurs du Congrès, publions par la présente cet appel public, reflétant les positions collectives adoptées au terme des délibérations.

En tant que Juifs antisionistes et alliés, nous exprimons notre solidarité avec tous les Palestiniens — en Palestine et en exil — contre le sionisme et ses crimes, notamment le génocide, l’apartheid, le nettoyage ethnique et l’occupation. Nous affirmons le droit des peuples sous occupation de résister par tous les moyens, comme reconnu par plusieurs dispositions de l’ONU. Il est essentiel que les Juifs de conscience s’unissent partout dans le monde pour s’opposer au sionisme, en collaboration et en solidarité avec le mouvement mondial pour la libération palestinienne. Nous nous engageons à élargir notre mouvement au-delà de ses origines européennes pour inclure les voix antisionistes du monde entier, notamment du Sud global.

Nous condamnons sans réserve tous les crimes de guerre commis par Israël depuis le 7 octobre 2023, incluant le nettoyage ethnique, l’apartheid militarisé, l’urbicide, la scholasticide, la medicalcide, la faim de masse utilisée comme instrument d’expulsion forcée de plus de deux millions de Gazaouis, ainsi que le génocide en cours de centaines de milliers de personnes — l’un des pires crimes de guerre de notre époque. Ces actes ont déjà été reconnus comme tels par la CPI et la CIJ, bien que l’État d’Israël ait rejeté en bloc les demandes des deux tribunaux, ainsi que de multiples appels de l’AGNU et du Conseil de Sécurité. Résultat: près de deux millions de civils sont désormais incarcérés dans une minuscule enclave, sans accès à la nourriture, à l’eau, aux médicaments, à un abri ou aux soins médicaux. Ces nouveaux crimes s’ajoutent à un passé interminable d’infractions depuis 1948. Malgré les violations répétées des résolutions de l’AGNU et du CSNU et les rapports abondants des Rapporteurs spéciaux de l’ONU, aucune sanction n’a jamais été imposée à Israël.

Aucun de ces crimes de guerre et crimes contre l’humanité n’aurait pu être commis ou soutenu sans le soutien actif et enthousiaste des puissances occidentales — par l’aide militaire, le financement et la couverture politique et diplomatique — principalement les États-Unis, l’Union européenne, le

Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. En armant et en soutenant un État criminel commettant un génocide, ces gouvernements assument une responsabilité juridique et morale en vertu de la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide. Nous appelons tous les États et sociétés à remplir leurs obligations en ce cadre et à prendre toutes les mesures nécessaires pour stopper le génocide en cours à Gaza.

Les sanctions doivent inclure la suspension d’Israël de l’Assemblée générale des Nations Unies, comme cela fut fait en 1974 à l’égard de l’Afrique du Sud pour son régime d’apartheid. Clairement, les crimes d’Israël sont encore plus atroces. Tandis que l’ONU a déployé des forces internationales depuis des décennies pour séparer les belligérants entre Israël et l’Égypte, ainsi qu’entre Israël et le Liban, elle n’a jamais mis en place de force de protection pour protéger les vies palestiniennes contre l’oppression et le terrorisme d’État israéliens. Nous estimons que le moment est venu de prendre une telle mesure humanitaire. Sans cela, Israël poursuivra son entreprise de meurtre de masse.

Nous exigeons en outre que l’Union européenne respecte ses propres règles, notamment l’article 2 de l’Accord d’association UE-Israël, qui l’oblige à cesser toute relation commerciale avec Israël et à rompre son statut associatif dans les programmes financés par l’UE.

Nous appelons toutes les sociétés internationales, associations et organisations à exclure Israël de leur adhésion jusqu’à ce qu’il se conforme à toutes les résolutions de l’ONU et de l’AGNU, mette fin à son génocide en cours à Gaza et retire ses forces militaires de tous les territoires acquis de force en 1948 et 1967, ainsi que de tous les territoires syriens et libanais occupés depuis 1967. Israël doit se retirer immédiatement et totalement de la bande de Gaza, lever le blocus imposé depuis 2006 et permettre un accès sans restriction à toutes les agences d’aide humanitaire.

Nous appelons tous les États, institutions et organisations de la société civile à appliquer et à respecter les exigences du Comité national palestinien pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS). Cela inclut la rupture de tous liens financiers, académiques, militaires, culturels et diplomatiques avec l’État génocidaire, jusqu’à ce qu’il réponde aux conditions exposées ci-dessus ainsi que l’application du droit au retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers et propriétés, comme stipulé par la résolution 194 de l’ONU.

Nous demandons en outre aux Nations Unies d’imposer immédiatement des sanctions globales à la suite des attaques illégales et non provoquées d’Israël contre Téhéran et d’autres villes iraniennes, entraînant des pertes civiles massives. Ces sanctions doivent également s’étendre aux gouvernements occidentaux qui facilitent ces crimes internationaux à travers leur soutien militaire et politique. Les armes nucléaires d’Israël — illégales selon nous — doivent être démantelées par un processus transparent, supervisé par l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Nous rejetons catégoriquement l’affirmation selon laquelle Israël agit au nom des Juifs, ou que tous les Juifs soutiennent ses actes criminels. Nous appelons les Juifs du monde entier à s’élever contre l’État sioniste — à refuser sa légitimité et à exiger l’arrêt immédiat de ses actions criminelles et abjectes. Cela inclut le soutien au mouvement BDS et la rupture des liens culturels, politiques et institutionnels avec Israël, jusqu’à ce qu’il réponde aux conditions susmentionnées. Israël et le sionisme sont illégaux et immoraux tout en prétendant agir au nom des Juifs — mettant dès lors tous les Juifs en danger. Cette prétention que les Juifs soutiennent intrinsèquement Israël et son État abject constitue un véritable antisémitisme.

Nous accueillons tous les opposants israéliens au sionisme et appelons les Juifs israéliens à reconsidérer leur allégeance à un régime qui refuse aux Palestiniens leurs droits depuis plus de huit décennies. En honorant l’héritage juif et les principes mêmes du judaïsme, nous encourageons les Juifs de conscience du monde entier à se tenir aux côtés des Palestiniens dans le rejet de l’idéologie raciste du sionisme et de sa suprématie inhérente. Agissons ensemble, où que nous soyons, avec le mouvement mondial de décolonisation et de libération de la Palestine. Unissons-nous et mettons tout en œuvre pour bâtir un avenir d’égalité, de justice et de dignité pour tous les habitants de la Palestine — une terre où la coexistence et le respect mutuel pourront à nouveau s’épanouir.

Dé-coloniser et dé-sioniser. Liberté pour la Palestine et son peuple !

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