21 novembre 2024

LUCIEN SPORTISSE : LE PARCOURS EXEMPLAIRE D’UN MILITANT COMMUNISTE

En hommage à Lucien Sportisse nous publions l’appel à manifester à Lyon le 26 mars 2022 à la Place Sathonay, à 10 h 30

« Mais l’on croit au bonheur, maintenant que la Saône épouse du Rhummel, chantonne Lucien… »
C’est en ces vers que Malek Haddad poète et écrivain algérien a chanté Lucien son compagnon de combat.
Ce combat que mena Lucien est le nôtre aujourd’hui.
Son parcours militant a été sans répit ; Lucien était à la recherche de l’idéal humain : une société débarrassée de l’exploitation, de la misère, de l’injustice et dans laquelle les hommes retrouvent leur dignité et qui sera remplie de solidarité.
Il pensait avoir trouvé les moyens de lutte dans la SFIO où il a commencé à militer.
Il avait obtenu un poste d’instituteur, mais les discriminations, notamment par la condition sociale le révoltaient, Il s’engage alors dans la lutte sur le terrain.
Il milite dans le syndicat des enseignants, il participe aux grèves dans tous les secteurs.
Il fut l’objet de brimades et de sanctions en tous genres.
IL devenait la cible et pour justifier les violations de leurs propres principes, il était répertorié anti-français et anti patriote…
Dans les campagnes où il a enseigné, il a découvert l’oppression du peuple algérien sous toutes ses formes.
Devant les contradictions de la social-démocratie, il quitte la SFIO en 1927 et adhère au PCF « sur une double base : une base de classe (il avait connu la misère à Alger où il n’a pas pu poursuivre ses études) et une base anticolonialiste ».
Le 6 avril 1933 est organisé un meeting pour dénoncer les mesures antisémites d’Hitler à l’égard des juifs allemands.
Au cours de ce meeting, Lucien a tenu à expliquer que l’antisémitisme n’est qu’une variante du fascisme et constitue une diversion afin de faire échouer la lutte de classe et finit son meeting par « A bas le capitalisme !»
Le 19 septembre 1934 (jour de fête religieuse juive : Yom Kippour), il distribue un tract pour appeler les indigènes à la révolte, à la libération nationale et sociale de l’Algérie.
Il est traduit devant le conseil départemental, il est révoqué de son poste d’enseignant au motif « menées révolutionnaires dans les milieux indigènes »
Il quitte Constantine pour Oran où il occupe un emploi de coffreur-ferrailleur.
Il dirige l’Union départementale des syndicats et entreprend la création des premiers syndicats des travailleurs agricoles.
Il tente d’organiser les 8 000 chômeurs, mais le syndicat n’a pu rassembler que les juifs et les européens, il réussit néanmoins à faire adhérer 250 indigènes.
Le 2 avril 1935 il est arrêté et incarcéré, selon son camarade Zannettacci, Lucien était le 1er à avoir subi toutes ces exactions d’abord parce qu’il était communiste et ensuite parce qu’il était juif : le cocktail !
Ensuite de sa révocation de l’éducation nationale, une décision gouvernementale est prise pour le réintégrer dans l’enseignement primaire.
Le gouverneur d’Alger avait donné son accord mais pour sa réintégration devait se faire en métropole : c’était une expulsion déguisée.
Il était devenu membre du Bureau Politique du PCA et ne voulait pas quitter l’Algérie, mais ses camarades lui conseillèrent de rejoindre son poste, car un communiste peut lutter partout.
Il fut muté à Sevran où il tient le secrétariat de la cellule du PCF, il milite dans le syndicat des enseignants et était en contact permanent avec les ouvriers algériens qu’il aidait financièrement.
En août 1941, il est arrêté par la police française et emprisonné, un codétenu non communiste raconte son admiration pour les militants communistes pour leur conviction inébranlable et leur solidarité ; il décrit la droiture et l’abnégation de Lucien.
Lucien et ses codétenus communistes avaient entrepris de creuser un tunnel ; ils réussirent à se s’évader dans la nuit du 11 au 12 juillet 1943.
En décembre 1943, il prit contact avec le Front National de Lyon où il fut affecté à la direction du journal clandestin « Le Patriote ».
Il était totalement impliqué dans le réseau du Font national, mais le réseau lyonnais était infiltré par un agent double (Marie Gallifet) ancienne militante du PCF, qui avait rejoint la Gestapo française.
Alors qu’elle hébergeait le couple Boukhobza, elle avait pu obtenir la photo de Lucien qu’elle remit à la Gestapo française.
Le 24 mars 1944, vers 9h 45, dans le quartier de la Croix Rousse, des agents français de la Gestapo lui avaient tendu un guet-apens dans la rue Burdeau, Lucien s’était enfui mais l’un d’entre eux prend son revolver et tire, Lucien est touché au thorax, mais il continue sa fuite, arrivé à cet endroit : il tombe….
Aujourd’hui, Nous communistes algériens : revendiquons son héritage,
Nous communistes algériens, sommes les héritiers du Lucien Sportisse !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *