Dans le cadre de notre campagne contre la militarisation et la préparation de la guerre, voici 2 articles qui illustrent bien la tendance accentuée de l’impérialisme à vouloir résoudre sa crise par des moyens de confrontation militaire. Aux sceptiques, à ceux qui ne croient pas qu’une nouvelle guerre soit possible nous leur donnons pour réflexion ces 2 articles. Le premier met l’accent sur les manœuvres guerrières de l’OTAN visant l’adversaire Russe. Le second, des camarades de UnitéCGT, insiste sur l’augmentation générale et exponentielle des dépenses d’armement en Europe.
Article du rf-news
L’OTAN s’entraîne pendant cinq mois à la guerre contre la Russie
Les superlatifs se succèdent : “L’OTAN lance le plus grand exercice militaire depuis la guerre froide”, titrait le journal financier britannique Financial Times en septembre 2023. La durée prévue, de janvier à fin mai 2024, est inhabituellement longue. Les 41 000 soldats encore annoncés en septembre sont devenus entre-temps plus du double : 90 000 soldats sont engagés dans les manœuvres de l’OTAN appelées “Steadfast Defender” (Défense immobile), de la Norvège à la Roumanie, directement à la frontière occidentale avec la Russie. Comme en cas d’alliance, les 31 États membres de l’OTAN y participent, conformément à l’article 5 du traité de l’OTAN, ainsi que la Suède. la Suède, pays candidat à l’adhésion. Dans la première phase des grandes manœuvres (de fin janvier à mi-mars) l’accent sera mis sur le renforcement maritime dans l’Atlantique La deuxième phase (de mi-février à mi-octobre) est consacrée à l’entraînement fin mai) est principalement marquée par l’engagement de forces terrestres. “Jusqu’à 40 000 soldats des forces terrestres de tous les pays membres de l’OTAN … seront impliqués dans cet exercice”, a déclaré un porte-parole du ministère fédéral de la Défense.
La Russie comme adversaire
Pour la première fois, la Russie est directement désignée comme adversaire. Il s’agit d’affronter “un ennemi qui ressemble à une coalition dirigée par la Russie”. Au lieu d’un “pays rouge” fictif comme c’était le cas jusqu’à présent, des cibles réelles sont émises et assurent “un scénario plus réaliste”. Pour la première fois, de véritables données géographiques d’Europe de l’Est sont utilisées. Le cœur de l’exercice de guerre terrestre est la manœuvre “Quadriga 2024”, placée sous le commandement de l’OTAN mais exécutée par l’armée de terre allemande, à laquelle participeront environ 13.000 des quelque 62.000 soldats de l’armée de terre. “Avec les exercices rassemblés Quadriga, nous essayons maintenant de regrouper de nombreux exercices individuels sur le plan géographique, temporel et dans un même scénario, afin de soumettre l’ensemble du système à une charge plus importante. Donc, pour faire un test de tension”, a expliqué l’inspecteur de l’armée de terre, le général de corps d’armée Alfons Mais.
Enthousiaste, l’Association allemande de la Bundeswehr écrit : “Parce que l’Allemagne, en tant que plateforme joue un rôle particulier, Quadriga sera pour ainsi dire un ‘changement d’époque à portée de main’ :Des trains avec des chars d’assaut et des convois sur les autoroutes pourraient alors faire partie du paysage”.
Provocante démonstration de force
Les sites manœuvres de l’OTAN s’inscrivent dans le cadre d’un réarmement mondial et de démonstrations de force militaires provocantes dans le Pacifique Sud et au Pôle Nord, sous la pression de la rivalité entre la Chine et les États-Unis. Les États impérialistes ne peuvent et ne veulent pas empêcher une Troisième Guerre mondiale. Ils la préparent activement.
Il faut plus que jamais leur enlever le destin du monde des mains !
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Journal de UnitéCGT du 15 février 2024
L’UE investit pour la guerre, contre la Russie
L’augmentation générale et exponentielle des dépenses d’armement en Europe – et dans le monde – a illustré l’année dernière le danger très réel d’une conflagration générale et d’une guerre généralisée. Ces dernières semaines ont été l’occasion de confirmer cette tendance très inquiétante. En effet, trois pays européens, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Pologne, ont signé le 30 janvier dernier un accord pour développer les routes logistiques militaires vers l’Est. Assisterait-on au retour du « Drang nach Osten », ou « poussée vers l’Est » – terme historique désignant la colonisation allemande de l’Europe de l’Est ? Le terme utilisé ici est bien entendu volontairement provocateur mais a le mérite de rappeler certaines tendances lourdes qui, dans les moments de crises, tensions, et guerres, resurgissent, quasi-systématiquement.
L’objectif, tel que défini par les puissances concernées, est de pouvoir déplacer « plus rapidement et plus efficacement » des soldats et du matériel militaire et sécuritaire depuis les ports en eau profonde de la mer du Nord jusqu’aux frontières orientales de l’Union européenne. Outre les installations ferroviaires, « les projets amélioreront les infrastructures à double usage [civil et militaire] dans les ports maritimes en Belgique et en Suède, les aéroports en Lettonie et en Lituanie, et les voies navigables intérieures en France », souligne la Commission qui préconise, avec les militaires, une harmonisation des normes entre pays européens pour faciliter les transports militaires.
Des milliers de vies et des milliards d’euros pour les guerres du capital ?
La Commission européenne a ainsi annoncé une enveloppe de 1,7 milliard d’euros sur la période 2021-2027 pour ce plan de modernisation des infrastructures militaires de transport, évalué à 6,5 milliards d’euros en 2020 (donc avant même la guerre entre l’Ukraine et la Russie). Pire, certains pays membres de l’UE proposent de créer un équivalent militaire à l’espace Schengen. Une telle proposition rend très concrète la perspective – encouragée par les bellicistes en France, en Europe et aux États-Unis – d’une force armée européenne, coordonnée ou intégrée. Les capitalistes en Europe ne veulent pas « soutenir » les Ukrainiens mais bien faire la guerre aux Russes. Les travailleurs, russes ou ukrainiens, français comme allemands, polonais ou américains, tous et toutes n’ont rien à gagner, mais tout à perdre, dans cette dangereuse course vers la guerre et la destruction mutuelle. Le camp de la Paix doit sonner l’alarme. On nous emmène, pas à pas, vers un conflit de haute intensité avec la Russie. Les projets morbides des capitalistes doivent être dénoncés et avortés.